Le blocage des prix du gaz "fausse la concurrence" entre Engie et les fournisseurs alternatifs

Le 01/10/2021 à 09h32

Naïma Idir, porte-parole du groupe ENI et présidente de l'Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), était l'invitée ce vendredi matin de Good Morning Business sur BFM Business. - BFM Business

Naïma Idir, porte-parole du groupe ENI et présidente de l'Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), était l'invitée ce vendredi matin de Good Morning Business.

Les fournisseurs d'énergie alternatifs s'inquiètent du blocage des prix du gaz jusqu'à la fin de l'hiver qui a été annoncé jeudi soir par Jean Castex. "Ce qui me contrarie, ce n'est pas tellement qu'on dise aux Français qu'on va bloquer les prix, ce sont les modalités qui sont utilisées pour bloquer ces prix", a déclaré ce vendredi matin Naïma Idir, porte-parole du groupe ENI et présidente de l'Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), sur le plateau de Good Morning Business.

Le blocage des tarifs réglementés du gaz "aura une conséquence pour l'ensemble des fournisseurs", a-t-elle avancé. "Le Premier ministre dit 'on est en train de discuter avec les distributeurs pour compenser'. Mais il compensera à qui? Il compensera Engie. Et les autres fournisseurs?", s'est interrogée la porte-parole du groupe italien.

Les tarifs réglementés sont réservés aux opérateurs historiques, donc Engie pour le gaz, mais les fournisseurs alternatifs sont "en concurrence" par rapport à ces tarifs. Or, ces derniers n'auront pas d'autre choix que d'augmenter les prix pour faire face à la hausse du coût du gaz, a-t-elle assuré.

"Ça aura un coût"

"Soit l'Etat décide de compenser tous les fournisseurs, [soit] ça aura un coût", car "si on bloque les tarifs de vente réglementés, on fausse la concurrence, puisque les coûts sont réels pour l'ensemble des fournisseurs et nous, on ne pourra plus concurrencer ces tarifs", a poursuivi Naïma Idir.

L'Anode, qui regroupe les fournisseurs de 91% des clients ayant choisi un fournisseur alternatif, "regardera tout ce qu'il est possible de faire" pour contester ce blocage des prix. Une saisie du Conseil d'Etat et des poursuites judiciaires ne sont pas exclues, selon Naïma Idir. "On utilisera tous les moyens, y compris contentieux".

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