L'AIE met en garde contre un risque de "pénuries" de diesel en Europe cet hiver

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a mis en garde jeudi contre de possibles pénuries de diesel en Europe cet hiver en raison de contraintes d'approvisionnement, notamment l'embargo de l'UE sur le pétrole brut russe en vigueur depuis 10 mois.
Dans son rapport mensuel sur le pétrole, l'AIE estime que l'Europe aura besoin "d'importations soutenues" en provenance d'autres pays, mais que des spécifications strictes en matière de qualité hivernale pourraient "limiter" les approvisionnements. "Il faudra peut-être un autre hiver doux pour éviter les pénuries", a-t-elle averti.
"Il faudra peut-être un autre hiver doux pour éviter les pénuries", a-t-elle averti.
"Dix mois après l'entrée en vigueur de l'embargo de l'UE sur le brut russe", destiné à assécher la rente pétrolière de Moscou, "les raffineurs européens peinent toujours à augmenter leurs taux de traitement et leur production de diesel", explique l'AIE dans son rapport.
Alors que l'Europe semble avoir "peu d'options" pour "améliorer" ses niveaux de couverture des stocks dans les mois à venir, "un rebond des rendements des raffineries" conjugué à davantage d'importations apparaît "nécessaire", selon l'AIE
Ces contraintes d'approvisionnement pèsent sur les prix du gazole à la pompe, qui dépassent par exemple en France les prix de l'essence depuis fin septembre. La semaine dernière, ils atteignaient 1,89 euro le litre contre 1,86 euro pour le super sans plomb 95-E10.
Concernant la situation au Moyen-Orient, le conflit en cours entre le Hamas et Israël n'"a pas eu d'impact direct sur les flux pétroliers" depuis son commencement samedi et "la perspective" d'un risque sur les flux d'approvisionnement en pétrole reste "actuellement limitée" dit l'agence.
Moyen-Orient: plus d'un tiers du commerce mondial du pétrole
"Si la perspective d'un impact sur les flux d'approvisionnement en pétrole reste actuellement limitée, les frappes meurtrières ont incité les négociants à intégrer une prime de risque géopolitique plus élevée", explique notamment l'AIE dans son rapport mensuel sur le marché du pétrole.
Les cours du pétrole ont effet bondi de plus de 5% lundi, avant de se replier depuis mardi.
"Alors qu'il n'y a eu aucun impact direct sur l'offre physique (en pétrole), les marchés resteront sur le qui-vive au fur et à mesure de l'évolution de la crise", prévient l'AIE, qui se dit "prête à agir si nécessaire pour garantir que les marchés restent suffisamment approvisionnés".
"Le conflit au Moyen-Orient est plein d'incertitudes et les événements évoluent rapidement", ajoute-t-elle.
Selon l'AIE, "une forte escalade du risque géopolitique au Moyen-Orient, une région qui représente plus d'un tiers du commerce mondial du pétrole par voie maritime, met les marchés à rude épreuve", dans un contexte déjà nerveux sur les prix.