Fuite d'acide nitrique à La Hague: l'ASN ordonne à Orano d'examiner "sans délai" ses cuves

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a enjoint Orano d'"examiner sans délai" l'ensemble de ses "cuves de stockage de substances dangereuses" sur le site de retraitement de combustibles nucléaires de La Hague (Manche), après une fuite début juillet, selon sa lettre d'inspection consultée par l'AFP.
Dans ce courrier daté de mardi et relayé par Les Echos, il est demandé à Orano d'"examiner sans délai la situation des cuves de stockage de substances dangereuses et équipements participant à leur confinement sur l'ensemble des parcs à réactifs de l'établissement". Orano a indiqué dans un communiqué "prendre acte" des demandes de l'ASN. L'inspection requise "correspond au plan d'actions déjà engagé par Orano", a précisé l'entreprise.
Pas "de caractère radiologique"
Le 8 juillet, une "fuite d'acide nitrique d'environ 40 m3" avait été détectée dans un atelier d'entreposage d'acide recyclé, provoquant l'arrêt des activités sur le site, que le "personnel non indispensable" avait été invité à quitter, selon Orano. L'activité avait repris le lendemain. L'incident ne présentait pas "de caractère radiologique et n'a pas d'impact pour l'environnement", d'après le groupe, qui emploie quelque 4.000 personnes sur le site de La Hague. L'inspection de l'ASN a permis d'identifier "la corrosion avancée d'une vanne" sur une cuve comme étant à l'origine de l'évènement.
L'acide nitrique est utilisé pour dissoudre les matières nucléaires. Très puissant, il peut provoquer des brûlures de la peau et est corrosif pour les voies respiratoires. Chaque année, environ 1.100 tonnes de combustibles usés en provenance des centrales nucléaires françaises majoritairement, mais aussi européennes et japonaises, sont envoyées à l'usine de traitement et de recyclage de La Hague, située sur la presqu'île du Cotentin.
Après un processus de refroidissement en piscine, les combustibles sont cisaillés avant d'être plongés dans un bain d'acide nitrique chargé de dissoudre les matières nucléaires, explique Orano. L'acide est ensuite récupéré à partir de l'uranium de retraitement puis réutilisé.