Electricité: la Commission de régulation de l'énergie propose une baisse de 15% des tarifs réglementés au 1er février

Les consommateurs d'électricité sont désormais fixés. Lors de ses voeux à la presse, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie Emmanuelle Wargon a révélé l'évolution du niveau moyen des tarifs réglementés de vente d'électricité (TRVE) que la CRE propose aux ministres de l'Energie et de l'Economie à partir du 1er février: les TRVE devraient finalement baisser de 15% grâce à la forte diminution de la composante énergie du TRV.
Cette baisse concernera 24 millions de ménages en France, soit la grande majorité des foyers. Le prix du MWh TTC passerait ainsi de 281 euros à 239 euros, soit une baisse de 42 euros.
"La consommation moyenne du portefeuille TRVE est de 4,4 MWh par an pour les clients résidentiels, indique la CRE. Leur facture moyenne TTC passe donc de 1.240 euros TTC/an à 1.050 euros TTC/an environ, soit une baisse de l'ordre de 190 euros TTC/an."
Plus de 20 millions de ménages concernés
Depuis plusieurs mois, les cours de l'électricité ont fortement reflué sur les marchés internationaux et les abonnés au tarif réglementé de vente, soit 76% des ménages, en profiteront donc malgré la sortie du bouclier tarifaire désormais définitive. Les petites et moyennes entreprises abonnées au TRV, dont l'accise sera seulement relevée à 26,23 euros/MWh au 1er février selon l'arrêté, seront également bénéficiaires. Cette baisse de 15% concerne au total 20 millions de ménages au tarif réglementé de vente de l'électricité auxquels s'ajoutent les quatre millions de ménages dont les contrats sont indexés sur le TRV.
Pour les 10 millions de ménages ayant opté pour un autre type de contrat, notamment les offres de marché, la CRE rappelle qu'ils ont "généralement d'ores et déjà bénéficié de la baisse des prix de marché depuis plusieurs mois, ce qui leur permet d'avoir aujourd'hui un contrat largement en-dessous des TRVE." La commission de régulation de l'énergie estime toutefois que les fournisseurs alternatifs seront toujours capables de formuler des offres attractives.
"La plupart d'entre eux pourraient voir leur facture augmenter avec les hausses du TURPE (tarif de réseau) et des taxes, selon leur contrat et la politique commerciale de leur fournisseur, réduisant de fait l'écart avec le TRVE."
Interrogée sur l'évolution future du tarif réglementé de vente, la CRE indique ne pas être en capacité de savoir l'orientation des prix de l'électricité qui reste soumise à "beaucoup trop d'inconnues" et dépendra des niveaux observés en 2025.
Hausse de l'accise sur le gaz
Quelques jours avant la censure de son gouvernement début décembre, l'ancien Premier ministre Michel Barnier avait indiqué renoncer à la hausse de la taxe intérieure sur la consommation d'électricité (TICFE) au-delà de son niveau d'avant-crise. Il avait alors précisé que cette décision se traduirait par une baisse de 14% du tarif réglementé pour les particuliers au lieu de 9%. Alors que la baisse du TRV atteint finalement 15%, Emmanuelle Wargon précise que le chiffre de 14% a "toujours été provisoire":
"On avait besoin d'avoir les dernières données fin décembre", a-t-elle expliqué, reppelant avoir appliqué la méthodologie de calcul de la CRE.
Fin décembre, un arrêté a été publié selon lequel l'accise sur l'électricité remontera mécaniquement au 1er février à son niveau d'avant-crise, relevé de l'inflation, soit 33,70 euros par mégawattheure pour les particuliers contre 22 euros actuellement. L'arrêté a donc entériné l'absence de hausse supplémentaire voulue par Michel Barnier pour apurer les comptes publics, mesure phare de son projet de loi de finances qui est tombé avec la censure. La hausse envisagée aurait permis de rapporter jusqu'à 3,4 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat.
Pour le gaz de chauffage, le tarif de l'accise passe pour 2025 à 17,16 euros par MWh contre 16,37 euros/MWh en 2024 et 8,37 euros/MWh en 2023. En revanche, il n'existe plus de tarif réglementé de vente du gaz depuis un an et demi. A la place, la Commission de régulation de l'énergie publie chaque mois une référence de prix.