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EDF, Engie, Veolia… Ces entreprises qui veulent baisser les dépenses contraintes des ménages les plus modestes

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Un collectif de 35 grandes entreprises créé pendant la crise des "Gilets Jaunes" afin d'œuvrer pour une "économie plus inclusive", a annoncé mardi vouloir impliquer les banques pour baisser les dépenses contraintes des ménages en difficultés.

Eau, chauffage, électricité, assurance… Mardi 11 février, Emmanuel Faber, le PDG de Danone, a annoncé, à l'occasion d'une rencontre avec quelques journalistes, qu'un collectif de 35 grandes entreprises créé il y a plus d'un an pendant la crise des "Gilets Jaunes" avait décidé de proposer "d'emblée" aux ménages qui se trouvent en difficultés financières "des offres de biens et de services (à prix réduit, NDLR) des entreprises du collectif, en particulier sur les dépenses contraintes".

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Compléter l'action des pouvoirs publics

Ce collectif est une initiative informelle qui a vu le jour le 18 décembre 2018, en pleine crise des "Gilets Jaunes" et comptait au départ 13 grands groupes réunis pour mettre en place des dispositifs visant à compléter ceux des pouvoirs publics pour les populations défavorisées. 

Le collectif compte notamment EDF, Engie, Veolia, Groupama ou Axa parmi ses membres susceptibles d'offrir des solutions pour baisser les dépenses contraintes de ces clients ayant du mal à boucler les fins de mois.

Les banques, premiers indicateurs de précarité

Pour atteindre les ménages en difficultés, le collectif veut mettre sur pied d'ici 12 à 18 mois un dispositif d'offres bancaires "inclusives" réunissant BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel et BPCE, également membres du collectif, afin de repérer les situations à risque.

"Les banques ont dans leur système une capacité à repérer la précarité avant que bien d'autres acteurs puissent le faire" grâce à des "modifications des mouvements bancaires, des incidents, des retards, des lignes particulières qui apparaissent qui leur permettent de savoir assez vite s'il n'y a pas une fragilité quelque part", a ainsi expliqué Emmanuel Faber.

Le collectif travaille aussi avec la Banque postale, qui a déjà mis en place un système d'alerte et propose des rendez-vous à ses clients en potentielle difficulté.

Complexité réglementaire

"On a décidé de s'attaquer à des dépenses contraintes avec pour objectif de les réduire de façon très significative", détaille le PDG de Danone, qui précise que cette initiative requiert encore un travail compliqué et important sur "la possibilité réglementaire, juridique, technique d'utiliser ces données, évidement dans le respect total des personnes qui en sont les porteurs".

"Ce marché n'est pas un marché de niche, c'est quand même un segment très important. Il faut qu'on trouve des moyens économiques pour agir dans ce marché", a indiqué pour sa part le PDG de l'assureur Axa, Thomas Buberl.

J.C-H avec AFP