Pour Dassault Aviation, la priorité est le Rafale F5, bien avant le Scaf

Sur la REF 2023, l'université d'été du Medef qui se tient à Paris, l'aéronautique est la star de l'industrie française avec les nombreux contrats Rafale signés par Dassault ces derniers mois. Au cours de l'été, l'Inde a annoncé son intention de s'équiper de 26 Rafale puis 18 ont été commandés par l'Indonésie.
"On a un carnet de commande jusqu'en 2032 et on n'a pas fini de prendre des commandes", indique à BFM Business Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation et président de l'Union des Industries et Métiers de Métallurgie (UIMM).
"Le moment Rafale va durer. Notre offre répond aux besoins des armées et la géopolitique est en faveur de la France pour celui que ne veut acheter ni Américain, ni russe", estime le dirigeant faisant allusion aux nouveaux membres des BRICS
Le Rafale et les drones, le Scaf vient après
Mais le futur reste dans le viseur du constructeur français qui est l'un des piliers du Scaf, le futur avion de combat européen. Les études sur un démonstrateur ont débuté à Saint-Cloud, siège de Dassault Aviation, avec les équipes allemandes et espagnoles. Mais pour Eric Trappier, la priorité reste le nouveau Rafale au standard F5.
"Il arrivera après 2030, Après il y a les drones. Donc le futur avion de combat vient après cela. On est dans le court terme, le moyen terme et le très long terme", explique Eric Trappier.
"La messe n’est pas dite"
Le dirigeant a-t-il des doutes sur la réussite finale du programme qui repose sur la présentation d'un démonstrateur en 2028 pour commencer à remplacer les chasseurs français, allemands et espagnoles en 2040?
"Le futur le dira. La messe n’est pas dite. On souhaite avoir un vrai leadership sur l’avion de combat, [le NGF, NDLR], mais il faut qu’il soit reconnu. S’il ne l’est pas par les partenaires, ça ne marchera pas", prévient Eric Trappier.
Concernant l'entrée de nouveaux partenaires, notamment la Belgique qui réclame un siège dans le programme, le patron de Dassault reste ferme. "L'été n'a pas fait changer des paramètres qui reposent sur du long terme". En d'autres termes, Bruxelles pourra être un observateur, mais pas plus.
