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Défense

La France n'échangera "pas sa sécurité avec des hamburgers": Lecornu refuse un "troc" avec les États-Unis pour échapper à une guerre commerciale

Sébastien Lecornu, le 27 février 2024 aux Invalides, à Paris

Sébastien Lecornu, le 27 février 2024 aux Invalides, à Paris - THOMAS SAMSON / POOL / AFP

Sur France inter, le ministre des Armées a appelé les Européens à ne pas "déléguer" leur sécurité aux Américains en échange de la paix commerciale.

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu prend ses distances avec Stéphane Séjourné. Lundi, le vice-président de la Commission européenne, en charge de la stratégie industrielle a annoncé que l'Union européenne souhaitait proposer à Donald Trump d'investir davantage pour sa défense en échange de ne pas lancer de guerre commerciale.

Une forme de "deal" qui ne convainc pas Sébastien Lecornu qui s'inquiète de voir des États membres acheter Américain pour se réarmer:

"On ne va pas échanger notre sécurité militaire contre des hamburgers et des voitures allemandes", a réagi sur France inter le ministre des Armées.

Et d'ajouter: "Qu'il faille tout faire pour éviter une guerre commerciale, Stéphane Séjourné a raison de le dire. De penser qu'il puisse y avoir un troc entre la défense et le volet commercial, jamais, nous Français, nous nous y résoudrons".

"Contresens historique"

"Il n'est pas question de déléguer notre sécurité", a poursuivi le ministre, tout en précisant que "Stéphane Séjourné a raison de valoriser les efforts de réarmement des capitales, mais ce n'est pas pour acheter plus d'armes aux États-Unis".

Il a d'ailleurs tenu à préciser que Stéphane Séjourné a dit qu'il fallait que "les Européens achètent plus d'armes en Europe". "Il est très clair sur ce point", a reconnu le ministre des Armées. Mais "c'est là où il peut y avoir un hiatus qui peut s'installer au sein de la Commission européenne et avec un certain nombre d'États membres: c'est de vouloir acheter plus d'armes aux États-Unis, et ça c'est un contresens historique".

"En tout cas, du général De Gaulle, à François Mitterrand, jusqu'à Emmanuel Macron, on ne l'a jamais fait", a rappelé Sébastien Lecornu, avant de laisser un message à Bruxelles: "La Commission européenne, il vaut mieux qu'elle ne fasse rien, plutôt qu'elle fasse mal en la matière".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco