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Défense

L'UE va allouer 150 milliards d'euros de prêts pour la défense, dont 16 milliards pour la France (loin derrière les 43 milliards destinés à la Pologne)

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La Commission européenne a publié une proposition de répartition d'une enveloppe de 150 milliards d'euros de prêts destinés aux achats militaires. La Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la France font partie des principaux bénéficiaires.

La France, avec la Pologne, la Hongrie ou la Roumanie, est l'un des principaux bénéficiaires des prêts mis à disposition par l'Union européenne pour financer des projets en commun dans le secteur de la défense, a indiqué mardi la Commission européenne.

L'UE a décidé de mettre à disposition de ses 27 États membres un total de 150 milliards d'euros sous forme de prêts. Ce total a été entièrement alloué, en faveur de 19 pays de l'UE, intéressés par les conditions favorables de remboursement, a précisé devant la presse à Strasbourg le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius.

La Commission européenne a retenu pour la France et la Hongrie un montant, strictement égal, de 16,22 milliards d'euros de prêts, dans le cadre du programme "Safe" adopté par les 27 en mai dernier. Mais le record appartient à la Pologne avec un montant de 43,73 milliards d'euros, devant la Roumanie avec 16,68 milliards d'euros.

D'autres pays, comme l'Allemagne, ont en revanche renoncé à ces prêts, compte tenu des taux d'intérêt favorables qu'ils obtiennent sur les marchés financiers.

Des orientations financières à confirmer

Les 19 pays demandeurs ont maintenant jusqu'à fin novembre pour préciser les projets dans lesquels ils veulent investir et qui doivent concerner des secteurs prioritaires, comme les munitions, les drones, les systèmes de défense anti-aérienne ou encore l'intelligence artificielle et la cybersécurité.

"Les montants ne sont pas encore définitifs. Chaque État membre doit maintenant soumettre une demande officielle, et celle-ci doit inclure un plan d'investissement", a expliqué le commissaire européen.

Ces projets en commun doivent également comprendre au minimum 65% de composants produits dans l'UE, en Ukraine ou dans certains pays européens comme la Norvège. D'autres pays hors UE, comme le Royaume-Uni ou le Canada, pourront participer à ces projets en commun mais sans bénéficier de ces prêts "Safe".

Ce programme fait partie d'un ensemble de mesures visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros, pour renforcer les capacités de défense dans l'UE face à la menace russe. Les pays de l'Otan, dont 23 sont aussi membres de l'UE, se sont de leur côté engagés à consacrer jusqu'à 5% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense d'ici à 2035.

HC avec AFP