Éric Lombard annonce un investissement public de 1,7 milliard d'euros pour la défense

Éric Lombard. - JULIEN DE ROSA / AFP
"L'investissement dans le secteur de la défense est un investissement responsable." En ouverture d'un colloque à Bercy réunissant investisseurs et industriels de la défense, Éric Lombard a annoncé que "1,7 milliard d'euros" seront investis "par les investisseurs publics, comme la Caisse des dépôts et Bpifrance, pour financer les entreprises du secteur.
"Les investisseurs publics investiront 1,7 milliard d'euros de capital qui, grâce aux co-investissements avec les investisseurs privés, nous permettent d'investir en fait jusqu'à 5 milliards d'euros de fonds propres additionnels en soutien du secteur", a précisé le ministre de l'Économir.
Il a par ailleurs appelé les investisseurs privés à dépasser leur "frilosité" dans ce domaine.
"Certains considèrent que le financement de notre défense ne serait pas cohérent avec une politique environnementale, sociale et de gouvernance ambitieuse. Cette vision est fausse", a-t-il assuré.
"Produire des armes, ce n'est pas sale"
L'investissement dans la défense "est d'autant plus responsable que cet investissement protège notre souveraineté et les principes que nous portons: la démocratie, la liberté, le développement durable", a-t-il poursuivi, applaudi par la salle. Selon le ministre, "il n'y a pas d'armes controversées. Il y a des armements qui sont proscrits par les textes et par les traités internationaux. (...) Le reste est autorisé", a-t-il développé.
Rappelant notamment que le label de l'État d'investissement socialement responsable (ISR) permettait d'investir dans la défense, hors armements interdits, et que la France avait plaidé pour des lignes directrices en ce sens de l'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA), Eric Lombard a invité "l'ensemble des investisseurs privés à faire de même (...) pour s'affranchir d'une frilosité qui en réalité est dangereuse pour nos démocraties".
Prenant la parole à la suite du ministre de l'Économie, son collègue des Armées Sébastien Lecornu a insisté: "produire des armes, ce n'est pas sale". La base industrielle et technologique de défense (BITD) française est composée de neuf grands groupes, à l'image de Thales ou Safran, autour desquels s'organisent 4.500 entreprises, petites et moyennes, dont 800 identifiées comme stratégiques ou critiques, selon Bercy.