BFM Business
Défense

Drones: Nexter, EOS et Traak ont désormais 18 mois pour créer Larinea, la munition rodeuse made in France

Larinea, la munition rôdeuse développée par Nexter, EOS et Traak

Larinea, la munition rôdeuse développée par Nexter, EOS et Traak - Nexter

Nexter, EOS et TRAAK ont remporté l’appel à projet pour Larinae, un drone multi mission capable d'effectuer une mission de reconnaissance et traiter une cible. Ils ont 18 mois pour développer un démonstrateur.

L'appel à projet lancé par l'Agence innovation défense (AID) a été remporté par un trio composé de Nexter (KNDS) pour la munition, EOS pour le drone et Traak pour la technologie antibrouillage. Ensemble, ces trois entreprises doivent créer en 18 mois, une munition rodeuse téléopérée dévoilée sous le nom de Larinae.

"Le système antibrouillage est capital. La majorité des attaques de drone ont été stoppées par des technologies cyber de brouillage. Ce drone pourra voler à travers les brouillages. Il sera capable d'atteindre une cible sans GPS", a expliqué sur le salon aéronautique du Bourget Jean-Marc Zuliani, directeur général de EOS Technologie.

Mais, à l'inverse des versions américaines comme le Switchblade ou turques comme le TB2, ce drone français sera multimission. En plus de pouvoir détruire un engin blindé grâce à une charge antichar, il pourra effectuer des missions de reconnaissance, d'observation, voire ne pas mener une attaque dans certains cas. Larinae retournera alors à sa base pour atterrir verticalement.

12 mois pour créer une version explosive

S'il doit cibler un engin blindé, le vecteur explosera pour projeter une charge de 2 à 3 kilos capable de percer un blindage avec une précision métrique, a précisé Jean-Marc Zuliani. Les attaques seront pilotées par un opérateur à une distance d'au moins 80 km avec une autonomie de 3 heures. Un système optronique lui permet de détecter un véhicule en mouvement à 15 km de jour et à 3 km de nuit.

Les trois entreprises doivent d'abord présenter un démonstrateur "passif", c’est-à-dire sans charge explosive dans 18 mois. Si ce prototype est validé, ils auront entre 6 et 12 mois pour préparer une version dotée d'une tête active.

Un autre impératif leur a été donné, celui de ne pas dépasser un coût unitaire de 200.000 euros. "On ne sera pas au-dessus", a assuré Alexandre Tharaud, responsable munitions téléopérées de Nexter.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco