À la demande de la France, le salon militaire Euronaval n'accueillera pas d'entreprises israéliennes

En 2018, Emmanuel Macron inaugurait le salon Euronaval. - BENOIT TESSIER
Israël ne sera pas présente à Euronaval, le salon de la défense navale qui se tient du 4 au 7 novembre au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte. Cette mise à l'écart a été décidé à la demande du gouvernement français, ont annoncé ce mercredi les organisateurs dans un communiqué.
Cette manifestation internationale n'accueillera donc pas les stands des entreprises israéliennes, mais pas non plus le matériel ou les technologies qui pourraient être exposés sur d'autres stands.
"Sept entreprises israéliennes sont concernées par cette décision", précise le communiqué.
"Le gouvernement français a fait part le mardi 15 octobre à Euronaval de sa décision de valider la participation des délégations israéliennes au salon Euronaval 2024, sans stands ni exposition de matériels", a précisé dans un communiqué l'organisation du salon.
"Conformément à la décision du gouvernement français, les entreprises et les ressortissants israéliens qui le souhaitent seront accueillis au salon selon les modalités pré-citées", selon la même source.
"Avec ou sans la France"
"Euronaval se prépare à accueillir chaque entreprise et chaque visiteur dans le respect des directives internationales et gouvernementales". Pour cette 29e édition, le salon accueille cette année près de 500 entreprises et 22.000 visites sont attendues.
Fin mai, la présence des industriels israéliens de la défense au salon de défense et de sécurité terrestre Eurosatory avait été annulée sur décision du gouvernement sur fond d'offensive israélienne dans la bande de Gaza, avant d'être finalement autorisée par la justice.
La décision concernant Euronaval intervient alors que le ton est monté ces derniers jours entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au moment où Israël continue ses opérations à Gaza, un an après l'attaque meurtrière du groupe palestinien en Israël, et contre le Hezbollah au Liban.
Le ministre israélien de la Défense Gallant a estimé mercredi que la décision de la France vis-à-vis des entreprises israéliennes au salon Euronaval constituait une "disgrâce".
Nous continuerons à défendre notre nation contre des ennemis sur sept fronts différents et à nous battre pour notre avenir – avec ou sans la France", a-t-il dit sur X.
"La décision de faire une seconde fois de la discrimination à l'encontre de l'industrie de défense israélienne en France aide les ennemis d'Israël en temps de guerre", a-t-il ajouté, estimant que l'Etat français "a adopté et applique une politique hostile envers" Israël.
Paris appelle avec insistance à un cessez-le-feu à la fois à Gaza et au Liban. Et dénonce les frappes israéliennes dans les deux cas, ainsi que les tirs israéliens jugés "délibérés" contre des positions des Casques bleus de la force de paix de l'ONU dans le sud libanais (Finul), dont plusieurs ont été blessés.
