Recalé pour la reprise de la station de ski des Gets, Tony Parker retrouvera le maire au tribunal

Au basket, cela pourrait s'apparenter à une faute anti-sportive. Le maire des Gets (Haute-Savoie) vient d'être rattrapé par la justice après avoir écarté la candidature de l'ancien champion NBA et désormais homme d'affaires, Tony Parker, pour la reprise de la station de ski de sa ville.
Selon des informations du Parisien confirmées par BFM Business, le procureur de Bonneville, Boris Duffau, vient de renvoyer l'édile, Henri Anthonioz, devant le tribunal pour "délit de favoritisme", "prise illégale d'intérêt", "immixtion dans une fonction publique" et "concussion par dépositaire de l'autorité publique".
L'enquête, qui a conduit à ce renvoi, a été initiée par le parquet de Bonneville et confiée à la section de recherche de Chambéry "sur les signalements successivement par l'association Anticor 74 et le préfet de la Haute-Savoie". À l'issue de celle-ci des Convocations par officier de police judiciaire ont été délivrées", nous précise-t-on.
Le maire, ainsi que son premier adjoint, Simon Bergoend, et le directeur général des services, Kévin Fournier, devront comparaître le 25 juin 2025. La société de Tony Parker a confirmé, de son côté, avoir reçu "un appel à victime" et a annoncé son intention de se constituer partie civile lors du procès.
Des plis d'appels d'offres ouverts à la dérobée
En 2023, la commune des Gets avait lancé une procédure de reprise de la délégation de service public (DSP) pour l'exploitation de son domaine skiable. Tony Parker, qui a repris l'exploitation des remontées mécaniques de la station de Villard-de-Lans (Isère) en 2019, s'était positionné par l'intermédiaire de sa société Infinity Nine Mountain.
Sauf que le maire décide tout simplement d'abandonner la procédure de marché public en cours. Selon le Parisien, les plis d'appel d'offres auraient été ouverts à la dérobée avant la décision finale. L'édile aurait ainsi pu constater que l'offre de l'ancien basketteur était plus généreuse que celle de sa concurrente, la société anonyme d’économie mixte de la Sagets. Une entreprise dont l'édile est également le PDG et dont la commune est actionnaire majoritaire.
En mars 2024, après ces faits, l'association Anticor avait adressé un signalement au procureur de la République de Bonneville. Face à ces accusations, l'édile a démenti "toute irrégularité" dans l'arrêt de la procédure, justifiant qu'il était impossible de s'engager pour "une nouvelle DSP de 25 ans" dans "un contexte de réchauffement climatique avec moins de neige". Pour ce qui est de l'ouverture des plis, il assure que c'était pour s'assurer que les offres "étaient conformes au cahier des charges".