Qui pour reprendre la gestion du domaine skiable de La Plagne?

Le dépôt des offres pour la reprise de la délégation de service public du domaine skiable de La Plagne est fixé au mardi 28 janvier, 12h00. Un domaine exploité jusqu'ici par la Compagnie des Alpes, qui souhaite à tout prix le conserver.

La Plagne, un site stratégique pour la Compagnie des Alpes. La station est souvent citée comme la plus fréquentée au monde, avec plus de 2,6 millions de journées de ski vendues l'an dernier, selon l'office du tourisme.

C'est la Compagnie des Alpes qui la gère depuis 35 ans. L'an dernier, la Compagnie des Alpes a publié un chiffre d'affaires global de 553 millions d'euros pour sa division "domaines skiables et activités outdoor", en hausse de 13%. Le groupe refuse de détailler son chiffre d'affaires par domaine mais il fait peu de doute que La Plagne et ses 225 kilomètres de pistes skiables en représentent une bonne partie.

Un groupe américain sur les rangs

Tout le défi est donc de conserver le domaine, alors que le Syndicat Intercommunal de la Grande Plagne doit choisir son nouvel opérateur pour les 25 prochaines années. L'actuelle délégation de service public se termine en juin 2027.

Problème: un autre candidat se serait positionné pour reprendre la concession, l'américain Vail Resorts, leader aux États-Unis et qui cherche à se faire une place en Europe. L'an dernier, il a finalisé l’achat de Crans-Montana Mountain Resort, une station de ski de renommée mondiale en Suisse. La clôture des appels d'offres pour La Plagne est fixée au mardi 28 janvier, midi. La décision est prévue à l'automne prochain.

La Compagnie des Alpes a déjà perdu Tignes

Rien n'est gagné pour la Compagnie des Alpes, qui a dû faire face récemment à une sacrée déconvenue: en 2026, Tignes va en effet sortir de son périmètre. Le conseil municipal a voulu reprendre la gestion en direct du domaine pour préparer l'avenir et sortir du tout-ski.

"Ce n'est pas une remise en cause des compétences de la Compagnie des Alpes", assure son directeur général Dominique Thillaud, qui a néanmoins du mal à comprendre ce choix. "Ils transforment de l'investissement privé en dette publique."

Tignes était géré par le groupe depuis 1988. En difficultés financières à l'époque, la Compagnie des Alpes en a fait une des stations de ski les plus rentables grâce à de gros investissements. Le groupe va cependant peut-être trouver d'autres portes de sorties. Car certaines communes font le chemin inverse, comme Pralognan-la-Vanoise qui va remettre en concurrence sa délégation.

Hélène Cornet