Avec la fusion de TF1 et M6, les annonceurs craignent un bond des tarifs publicitaires
Entre le marteau et l'enclume, les annonceurs espèrent que leur voix sera entendue. Dans l'épineux dossier du projet de fusion entre TF1 et M6, les marques doivent en effet ménager les chaînes mais aussi veiller à leurs marges. Car la crainte est qu'une telle union ne viennent bousculer tout le marché de la publicité.
"Les marques sont très attachées, en effet, à la publicité et aux chaines de télévision qui la portent. Ce sont elles qui offrent des opportunités pour ces marques de grandir" explique sur BFM Business (propriété du groupe Altice Média qui possède aussi BFMTV et RMC), Jean-Luc Chetrit, directeur général de l'Union des marques (UDM), représentant 1600 marques, dont 40 des plus gros annonceurs. "Elle est très bien acceptée par les Français, mieux que la publicité digitale."
"Il va falloir trouver des remèdes"
Mais en cas de fusion, le nouveau groupe TF1-M6 représenterait 75% du marché de la publicité à la télévision. "Nous ne sommes pas là pour dire si cette opération doit se faire ou non" promet Jean-Luc Chetrit, soucieux de ne pas s'attirer les foudres des deux géants.
"Mais si cette opération doit se faire, il faut qu'on prenne en compte le risque concurrentiel: quand on possède 75% de parts de marché, on a des risques d'inflation importants."
En clair, faute de rivaux suffisamment importants pour assurer la mise en concurrence, le futur groupe de médias pourrait décider d'augmenter ses tarifs unilatéralement. Au détriment des annonceurs…
"Si cette opération doit se faire, il va falloir trouver des remèdes à cette inflation pour les marques, qu'elles soient grandes ou petites" insiste Jean-Luc Chetrit.
Une mise en garde qui complexifie un peu plus le dossier au moment où l'Autorité de la concurrence interroge le secteur avant de se positionner. Son nouveau président Benoit Coeuré a déjà indiqué que cette fusion n'allait "pas de soi".