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Comment la SNCF se prépare pour l'après-confinement

l’offre de transport devrait  passer des 10% actuels à 20% lors du déconfinement, puis continuer à augmenter progressivement.

l’offre de transport devrait passer des 10% actuels à 20% lors du déconfinement, puis continuer à augmenter progressivement. - Patrick Guay- AFP

Depuis la mi-mars, seulement 3000 trains circulent par jour. L’entreprise ferroviaire prépare un plan pour augmenter la fréquence des départs pour espérer arriver à 100% de l’offre au début de l’été. Les voyageurs devront porter des masques.

En raison de la crise sanitaire, la SNCF a drastiquement allégé son plan de transport. Alors que 15.000 trains circulaient chaque jour avant l’épidémie, ils ne sont plus de 3000 à circuler chaque jour. Les voyageurs se font rares, avec 3500 personnes qui empruntent un TGV, soit 100 fois moins qu’en temps normal, selon les Echos. L’île-de-France aussi est également entrée dans un état de dormance, avec 100.000 voyageurs quotidiens, contre 3,5 millions en temps normal. Quant au fret, il tourné à hauteur de 60% de la normale.

La SNCF se prépare donc à la relance de son trafic pour être prêt pour le déconfinement. “Nous avons un rendez-vous important à partir du 11 mai, il ne faudra pas se tromper“, a prévenu Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, lors d’une audition au sénat mercredi. Il travaille avec ses managers à “remonter un plan de transport”.

Celui-ci consiste à augmenter progressivement l’offre de transport pour passer des 10% actuels à 20% lors du déconfinement, puis continuer à augmenter progressivement leur fréquence pour espérer arriver à 100 % “au début de l'été”. Pour les TER et les Transiliens, la SNCF devrait assez vite faire circuler 50 % du plan classique. Naturellement, tout pourra être ajusté en fonction des annonces gouvernementales, notamment si un déconfinement par région était adopté

"Le plan sera progressif, il s'agit de coller à la demande, quand nous y verrons plus clair sur le déconfinement partiel", explique Jean-Pierre Farandou.

Des masques pour tous

Autre point crucial: comment vont voyager les passagers afin de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale recommandées en ces temps de pandémie. Le placement des passagers "en damier" n’a pas été retenu car trop coûteux. Un TGV doit afficher un taux d'occupation de 60 % des sièges minimum pour être rentable.

"Or si on laisse 1,50 mètre entre chaque passager, cela veut dire qu'en mettant 100% de notre offre de trains habituelle, on ne pourrait transporter que 20% de notre trafic normal. Donc ça ne marche pas! ", prévient Jean-Pierre Farandou. 

La solution: le masque obligatoire à bord des trains. "C'est la demande que fait la SNCF", insiste son PDG tout en soulignant que cette obligation pose un problème à la fois pratique et financier: "La SNCF ne peut pas prendre sur ses épaules la distribution de masques à toute la population française".

Il y aura aussi des mesures de nettoyage renforcé des trains, davantage de filtrage des passagers et la mise à disposition de gel hydroalcoolique dans les TGV et dans les gares.

Coralie Cathelinais