Flambée des prix des assurances: Bruno Le Maire exige un respect des engagements

Ciaran, Domingos mais aussi inondations en série, sécheresses... La multiplication des catastrophes naturelles en France et surtout l'augmentation de leur intensité en raison du dérèglement climatique remet en cause le modèle économique des assureurs.
Selon les chiffres de France Assureurs, le coût des sinistres pour les 30 prochaines années est ainsi évalué à 143 milliards d’euros sur la période 2020-2050, près du double de la facture des 30 précédentes années 1989-2019.
Les acteurs du secteur préviennent donc d'ores et déjà que les prix des contrats devront fortement augmenter après des hausses sensibles déjà appliquées en 2022. La taxe catastrophe naturelle pourrait ainsi passer de 6% à 12% sur les contrats d'assurance auto d'ici à 2025 et de 12 à 18/22% sur l'assurance habitation.
Une perspective qui irrite Bruno Le Maire qui avait spécifiquement demandé aux assureurs une certaine retenue sur la hausse de leurs prix. Sur RMC et BFMTV ce mardi, le ministre de l'Economie indique qu'il veillera "à que leurs engagements soient respectés".
120.000 demandes d'indemnisations pour Ciaran et Domingos
"AXA par exemple a fait deux engagements importants: que les tarifs augmentent moins que la réalité des sinistres et qu'ils fassent des tarifs particuliers pour les moins de 30 ans et les plus fragiles. Engagements pris, engagements tenus sinon on fera la transparence sur les tarifs ", explique-t-il.
"Nous montrerons que les engagements ne sont pas tenus s'ils ne le sont pas" menace le ministre de l'Economie qui invite d'ailleurs les Français à faire jouer "la concurrence (car) il est très simple aujourd'hui de changer d'assurance".
Néanmoins, le locataire de Bercy reconnaît que tous les assureurs sont aujourd'hui confrontés au "défi climatique". "Assurer un sinistre qui est possible, c'est le rôle des assureurs mais lorsqu'il faut assurer un sinistre qui est certain, forcément le coût des primes d'assurance explose, ça pose un problème systémique".
C'est finalement tout le modèle de l'assurance face au réchauffement climatique qu'il faut revoir. "J'ai lancé une mission sur ce sujet, elle rendra ses conclusions à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine pour voir comment maintenir la soutenabilité financière des assurances sans que ça fasse exploser les primes", explique Bruno Le Maire.
Pour rappel, depuis 2015, le fonds "catastrophe naturelle" est déficitaire. La même année, le président d'AXA de l'époque, Henri de Castries, disait tout simplement "qu'un monde à +2°C pourrait encore être assurable, mais un monde à +4°C ne le serait certainement plus".