"On a besoin d’échéances, c’est ça qui urge": la Fnsea maintient la pression sur le nouveau gouvernement

"Les agriculteurs ont besoin de stabilité et de réponses concrètes." Le président de la Fnsea Arnaud Rousseau s'est réjoui ce vendredi de ne pas avoir à changer de ministre de tutelle avec l'annonce du nouveau gouvernement, Annie Genevard étant reconduite à l'Agriculture.
"On a déjà eu quatre Premiers ministres en un an, avoir trois ministres de l'Agriculture ne nous allait pas", a-t-il réagi au micro de franceinfo.
"On a besoin que ça aille vite", a cependant résumé celui-ci, près d'un an après les grandes manifestations de janvier 2024.
Le représentant du syndicat agricole explique avoir demandé un rendez-vous avec François Bayrou, qui pour l'instant n'a pas eu lieu. Il veut rencontrer le Premier ministre avant son discours de politique générale, prévu le 14 janvier, et attend de lui "qu’il reprenne la question agricole dans la trame de son action".
"On avait eu des engagements, on attend qu’il puisse dire très rapidement s’il les reprend à son compte, a-t-il poursuivi. On a besoin d’échéances, c’est ça qui urge."
S'il n'obtient pas gain de cause, il ne s'interdit pas des actions de protestation. "On verra le mode opératoire en fonction de ce que le Premier ministre nous dira", a-t-il avancé.
Interrogations sur la loi d'orientation agricole
Et en premier lieu, on retrouve la loi d'orientation agricole, votée par l'Assemblée nationale avant la dissolution, elle devait être examinée au Sénat, avant que la chute du gouvernement ne vienne bousculer le calendrier. "Nous sommes début janvier et nous ne savons pas quand elle arrivera au Sénat", a regretté Arnaud Rousseau.
Un autre texte, porté cette fois par les sénateurs, la proposition de loi visant à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur devrait être examinée au Sénat le 14 janvier. Elle propose de "mettre fin aux surtranspositions et surrèglementations françaises en matière de produits phytosanitaires", c'est-à-dire revenir sur l'interdiction de plusieurs pesticides en France, qui ne sont pas proscrits au niveau européen.
Enfin, dans l'immédiat, Arnaud Rousseau attend du Premier ministre "qu’il respecte la parole de l’État concernant les prêts de trésorerie parce qu'aujourd'hui un certain nombre de femmes et d'hommes ont un paquet de factures qui s'accumule et qu'ils n’arrivent pas à régler".