Lactalis va réduire sa collecte de lait: la FNSEA craint une "déflagration" pour les éleveurs

Le groupe Lactalis a annoncé mercredi soir qu'il allait réduire à partir de fin 2024 les volumes de lait collecté dans les fermes françaises à destination des marchés internationaux, afin de se recentrer sur les produits vendus en France, mieux valorisés.
La réaction des agriculteurs a été vive et rapide. Sur FranceInfo ce jeudi, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA a qualifié cette décision de "déflagration pour le milieu laitier".
"Ce n'est pas une bonne nouvelle"
"On a appris ça hier soir. C'est près de 450 millions de lait qui ne vont plus être collectés d'ici 2030 par Lactalis", a-t-il indiqué, jugeant qu'il était "trop tôt" pour évaluer le nombre de troupeaux qui pourraient disparaître.
"Il faudra laisser Lactalis avoir cette discussion avec les organisations de producteurs. Mais encore une fois, ce n'est pas une bonne nouvelle", a réagi le patron du syndicat agricole majoritaire.
Le géant français du lait a annoncé mercredi soir la réduction "de l'ordre de 450 millions de litres" sur sa collecte annuelle "de quelque 5,1 milliards de litres" de lait auprès des éleveurs français, de façon progressive, à partir de fin 2024 jusqu'en 2030. Le groupe estime nécessaire "de se recentrer sur les produits de grande consommation français, mieux valorisés car moins sujets aux aléas des marchés mondiaux", selon un communiqué.
Réduire la production laitière
Après des années de tensions agricoles sur le sujet, Lactalis avait fini par annoncer en avril une nouvelle formule de calcul du prix du lait revalorisant le prix payé aux éleveurs à 425 euros pour 1.000 litres, en prenant en compte un "prix de revient agricole", c'est-à-dire l'estimation de ce que doit recevoir un éleveur pour pouvoir gagner sa vie. Il avait à l'époque prévenu qu'il réfléchissait à réduire la production laitière globale.
Le mix-produit de Lactalis est composé de 50% de produits de grande consommation vendus en France, de 20% de produits de grande consommation vendus à l'export, et de 30% de produits industriels vendus sur les marchés de "commodités laitières" (beurre, poudre de lait..) fortement soumises aux aléas des cours mondiaux.