"Le délai c'est demain": la Coordination rurale veut des annonces dès le discours de politique générale

Face au gouvernement, la Coordination rurale ne cache pas son impatience. À la sortie d'un rendez-vous à Matignon avec le Premier ministre, la présidente du bouillonnant syndicat agricole a regretté un "remake pour réexpliquer ce qu'est l'agriculture". François Bayrou "nous a semblé être à la découverte de beaucoup de points que nous lui avons expliqué", a enchaîné Véronique Le Floc'h, "que ce soit par rapport à la valeur de nos exploitations [ou] par rapport à l'Office français de la biodiversité", bête noire de la Coordination rurale.
Le chef du gouvernement a reconnu "qu'il y avait beaucoup de choses justes dans nos propos" et "que cette bureaucratisation était décourageante", a rapporté Véronique Le Floc'h, appelant une nouvelle fois à "aligner la réglementation française sur la réglementation européenne", l'une des ses revendications tenaces. Selon la présidente de la Coordination rurale, François Bayrou a toutefois estimé nécessaire de "vérifier" certains des propos avancés par le syndicat agricole. "Beaucoup d'exemples ne lui semblaient pas possibles", a-t-elle résumé.
"On se pose beaucoup de questions"
Concernant les contrôles menés dans les exploitations agricoles, qu'elle estime "encore bien trop nombreux", la Coordination rurale s'est montrée mécontente de la réponse apportée par le chef du gouvernement. Le syndicat réclame une réorientation de ces contrôles "vers les produits d'importation", mais François Bayrou aurait estimé que "cela pourrait inciter à la fraude".
"Comme si nous, agriculteurs, étions des fraudeurs. Comme si nous, agriculteurs, avions la possibilité de falsifier l'origine de nos produits ou l'origine de nos factures", a déploré Véronique Le Floc'h.
"Franchement, on se pose beaucoup de questions", a soutenu la présidente de la Coordination rurale. "Le délai" pour y répondre, "c'est demain", a-t-elle poursuivi. "Nous espérons entendre les revendications, ou du moins celles qui ne coûtent rien à l'État, dans son discours de politique générale", attendu demain devant l'Assemblée nationale. Les agriculteurs "pourront constater par eux-mêmes l'avancée ou la non-avancée des annonces de notre Premier ministre", a certifié Véronique Le Floc'h, espérant "du concret".