En achetant des cigarettes à la sauvette vous risquez désormais de payer 135 euros d'amende

Les forces de l'ordre peuvent dresser une contravention aux acheteurs de cigarettes à la sauvette. L'amende est fixée à 135 euros. Cette mesure, parue au JO, doit permettre de mieux lutter contre l'essor de la contrebande.

L'arsenal répressif pour endiguer l'essor de la contrebande de cigarettes s'est enrichi de sanctions visant les acquéreurs. Les acheteurs de cigarettes à la sauvette risquent désormais une amende de 135 euros, une mesure qui doit permettre de mieux lutter contre le trafic. Les premiers PV pourraient être dressés rapidement, le décret prévoyant cette contravention de 4e classe pour "l'acquisition de produits du tabac manufacturé vendus à la sauvette" ayant été publié le 20 décembre au Journal officiel.

La mesure étant attendue par les policiers dans des quartiers touchés par ce trafic comme Barbès à Paris ou le centre-ville de Marseille, a précisé la députée (LaREM) de Marseille, Alexandra Louis. "Il faut responsabiliser les acheteurs" qui pourront être verbalisés sur le fait, poursuit la parlementaire, soulevant un "enjeu de santé publique et de sécurité".

"C'est un trafic qui génère beaucoup de violence et d'insécurité", encourage le tabagisme des mineurs "qui se voient proposer des cigarettes dans la rue", et nuit aux buralistes. "Tant qu'il y aura de la demande, il continuera d'y avoir de l'offre", poursuit l'élue, qui veut "attaquer ces trafics sur tous les fronts".

Le contrebande de tabac est un phénomène massif en France, alimenté à la fois par des importations organisées et des trafics locaux dans les zones frontalières: sur les neuf premiers mois de l'année, les douanes en ont intercepté 282,7 tonnes, un bond de 78% sur un an, selon Bercy.

Sur un seul semestre (de janvier à juin), près de 200 tonnes de tabac ont été saisies depuis le début de l'année 2019, soit l'équivalent de près de 10 millions de paquets de cigarettes.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le trafic de tabac entraîne des "pertes de revenus conséquentes" pour les États. En France, le manque à gagner fiscal est parfois estimé à trois milliards d'euros.

Frédéric Bergé avec AFP