BFM Business
Vie de bureau

Boom des absences longue durée chez les salariés de moins de 40 ans

Les absences de longue durée prennent de l'ampleur, du fait du vieillissement de la population active mais aussi de la part croissante des arrêts de longue durée chez les 40 ans et moins (+23% en 2018).

Les absences de longue durée prennent de l'ampleur, du fait du vieillissement de la population active mais aussi de la part croissante des arrêts de longue durée chez les 40 ans et moins (+23% en 2018). - Lionel Bonaventure-AFP

Le taux d'absentéisme en France a atteint 5,1% en 2018, soit une hausse de 8% sur un an, selon le 11e baromètre de l'absentéisme du groupe de conseil Ayming. L'augmentation des arrêts de plus de 90 jours est plus forte. L'étude pointe la part croissante des arrêts de longue durée chez les 40 ans et moins (+23% en 2018).

Selon le 11e baromètre de l'absentéisme du groupe de conseil Ayming publié ce mardi, les absences de longue durée au travail prennent de l'ampleur, du fait du vieillissement de la population active mais aussi de la part croissante des arrêts de longue durée chez les 40 ans et moins (+23% en 2018), pointe l'étude qui porte sur 615 entreprises du secteur privé employant 2,2 millions de salariés. Elle note même une dégradation de l'absentéisme de plus de 90 jours plus forte pour les salariés de 40 ans et moins (+23%) que pour ceux de 41 ans et plus (+9%).

Le baromètre prend en compte tous les arrêts maladie et accidents du travail/maladies professionnelles dès le premier jour d'arrêt. Globalement, l'absentéisme est de 18,6 jours en moyenne par an et par salarié (17,2 jours en 2017).

Les femmes sont plus absentes que les hommes (5,73% et 3,83% respectivement), du fait des arrêts maladies liées aux grossesses mais aussi parce qu'elles ont plus souvent que les hommes des statuts précaires et des postes générateurs de troubles musculo-squelettiques, relève l'étude.

L'absentéisme croît avec l'âge des salariés (2,48% chez les 25 ans et moins, jusqu'à 7,40% chez les 56 ans et plus). "Les entreprises constatent que le nombre de salariés de 40 ans et moins qui présentent des restrictions médicales, voire des inaptitudes, est plus important que celui de leurs aînés au même âge", observe l'étude.

Les entreprises ont du mal à réagir à ce phénomène

La hausse de l'absentéisme s'explique par la (mauvaise) santé du salarié, bien sûr, mais aussi par "la maladie professionnelle, les conditions de travail difficiles et l'épuisement professionnel".

Face à cet absentéisme de longue durée, les entreprises "ont du mal à réagir", note le baromètre. 44% des salariés témoignent qu'aucune action (adaptation du poste, phase de réintégration, entretien...) n'est mise en place au retour du salarié absent. Or, "au delà de trois mois d'absence, les salariés ne sont plus que 31% à se sentir mobilisés, alors qu'ils sont 44% pour l'ensemble des répondants".

Selon les salariés interrogés, les facteurs qui ont le plus d'impact négatif sur leur engagement sont "le manque de reconnaissance, l'absence de développement professionnel et le manque d'éthique de l'entreprise".

Le constat relevé par ce baromètre corrobore les conclusions du récent rapport Gras Savoye Willis Towers Watson (1) pour qui le taux d'absentéisme au travail a progressé de 3,6% en 2018, pour s'établir à 3,75%. Et la dérive s'inscrit dans la durée, car depuis 2014 la progression de l'absentéisme s'établit à 16%...

Frédéric Bergé avec AFP