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Vie de bureau

À l'approche de la rentrée, le retour au bureau s'organise pour les salariés

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La rentrée du mois de septembre s’annonce très particulière pour beaucoup de salariés. Après plus de 18 mois où le télétravail était massivement utilisé, le retour en présentiel est censé s’accélérer.

À moins que la situation sanitaire n’oblige une nouvelle fois le gouvernement à revoir ses plans, le retour au bureau devrait s’accélérer à la rentrée. Le mouvement avait déjà été largement amorcé par les chefs d’entreprise avant les vacances.

Au mois de juin, seuls 4% des salariés travaillaient à 100% en distanciel et 24% télétravaillaient au moins un jour par semaine, selon les derniers chiffres fournis par la Dares. À titre de comparaison, pendant le premier confinement, un quart des salariés français était en télétravail, selon une étude de la Dares.

En parallèle, le gouvernement pousse également les salariés à revenir travailler sur site. Les cas contacts vaccinés n’ont plus besoin de s’isoler et peuvent donc continuer à venir travailler. Hormis quelques exceptions, les personnes vulnérables sont aussi incitées à revenir au bureau.

La dernière version du protocole sanitaire publiée par le ministère du Travail le 9 août précise toujours que pour les activités qui le permettent, "les employeurs fixent dans le cadre du dialogue social de proximité, un nombre minimal de jours de télétravail par semaine". En 2021, ce sont 20.000 accords qui ont été signés dans les entreprises.

"Les gens doivent revenir sous le régime des accords de télétravail, qui sont un peu plus contraignants que ce qu’on a connu jusque maintenant", reconnaît Benoît Serre, vice-président délégué de l’Association nationale des DRH sur BFM Business.

Télétravail "open-bar"

En effet, dans les précédents protocoles sanitaires, il y avait une sorte de "télétravail open-bar", poursuit Benoît Serre. "C’est-à-dire que les gens choisissaient eux-mêmes quand ils venaient et quand ils ne venaient pas."

Mais désormais, le télétravail sera toujours possible mais plus encadré, car les accords prévoient "que vous devez prévenir, que vous devez avoir une autorisation, donc c’est beaucoup plus contraignant", détaille le vice-président délégué de l’Association nationale des DRH.

"Ce qu’on remarque, ce n’est pas que les gens ne veulent pas revenir, poursuit Benoît Serre. C’est qu’ils ne veulent pas revenir dans un cadre où ils ont moins de libertés que dans un cadre où ils ont vécu depuis plus de 18 mois".

Comment répondre aux besoins de tous ?

"La chose la plus importante à adapter ce n’est pas l’organe du travail c’est le management", estime le vice-président délégué de l’Association nationale des DRH. Selon lui, "il ne faudrait pas que les gens aient le sentiment d’être managés différemment entre le moment où ils sont là et le moment où ils sont en télétravail."

Concrètement, cela signifie qu’il faut réussir à trouver un équilibre pour éviter que les salariés aient la sensation d’être moins libres lorsqu’ils sont sur site que lorsqu’ils sont en télétravail. Benoît Serre incite donc les managers à ouvrir le dialogue avec leurs salariés pour voir quelle est la meilleure organisation possible pour l’entreprise. "Si on veut que le télétravail soit durable, il faut l’organiser", résume-t-il.

L'inconnue du variant Delta

Le retour au bureau signifie aussi le retour des trajets en transports en commun, où l’on croise beaucoup de monde. Alors que le variant Delta poursuit sa progression, est-ce que le retour au bureau va être perturbé par un nouveau tour de vis des mesures de freinage de l’épidémie?

Pour le moment, il est trop tôt pour dire si le gouvernement va durcir ou non le protocole sanitaire. Le ministère du travail a indiqué que cela sera débattu à la rentrée avec les partenaires sociaux. "On vit un peu sous la menace d’un nouveau protocole sanitaire, reconnaît Benoît Serre. On verra ce que le gouvernement va décider ou pas."

Caroline Morisseau avec Margot Hutton