Électricité: les "heures creuses" vont être "repositionnées" en 2025

Des heures "creuses" à 17h, ce sera bientôt terminé. Interrogée par France Info ce dimanche 29 décembre, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a évoqué la prochaine refonte du système.
"A la CRE, on est attachés aux heures creuses, nous souhaitons mieux les positionner, car certaines sont mal situées, vers 7/8h ou vers 17h", a-t-elle expliqué.
Ce système devrait être revu mi-2025, et chaque particulier sera contacté par son fournisseur d'accès à l'énergie en temps voulu. Les projets de la CRE impliquent notamment de créer des plages d'heures creuses l'après-midi, notamment en été.
"Il faut garantir que les heures creuses restent avantageuses. Aujourd’hui il faut 30% de sa consommation en heures creuses pour que cela devienne attractif", souligne encore Emmanuelle Wargon.
À l'heure actuelle, le forfait heures pleines / heures creuses est plus coûteux que le forfait de base, comme l'explique EDF. Il faut donc plutôt être en capacité de programmer son électroménager, avoir un ballon d'eau à chauffer, ou bien disposer d'un véhicule électrique.
Le tarif réglementé défendu
La haute fonctionnaire a aussi pris la défense du tarif réglementé : celui-ci fait l'objet de critiques, de la part de l'autorité de la concurrence par exemple, qui recommandait en novembre sa suppression pour permettre une meilleure mise en concurrence sur le marché de l'électricité.
"On continue à le défendre : nous n'avons pas le même point de vue que l’Autorité de la concurrence. Il est lissé et permet d’éviter des secousses", affirme Emmanuelle Wargon.
À l'occasion de l'annonce de la future baisse de 14% de ce tarif, en février, elle a réexpliqué le calcul sous-jacent : le "TRV" implique le prix de marché, ainsi que la fiscalité et les coûts d'entretien du réseau. Les prix de marché intègrent une moyenne des prix quotidiens de ces deux dernières années. "Cela correspond à acheter tous les jours en 2023 et 2024 un peu d’électricité, pour fixer le prix de 2025", a-t-elle expliqué.
Cela explique pourquoi ce tarif a mis plus de temps à baisser après le pic connu en 2022 pendant l'explosion de la guerre en Ukraine. Les fournisseurs alternatifs ont été plus rapides à répercuter la baisse du prix du marché. À l'inverse, le TRV protège en cas de hausse.
Emmanuelle Wargon a estimé que pour une facture moyenne d'environ 1400 euros par an, la prochaine baisse cet hiver permettra d'économiser environ 200 euros.