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Union européenne

Ursula Von der Leyen appelle à "avancer sur la voie de l'élargissement" de l'Union européenne

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La présidente de la Commission européenne plaide pour faciliter l'arrivée de nouveaux pays européens dans le giron bruxellois sans "attendre de modifier les traités". Dans son viseur: l'Ukraine mais aussi l'Albanie, la Macédoine du Nord et la Moldavie.

Une sortie qui risque de faire réagir. En plein discours de l'état de l'Union, ce rendez-vous annuel qui donne les grandes lignes du travail de la Commission européenne pour les prochains mois, Ursula Von der Leyen a appelé à avancer vers l'ouverture à de nouveaux pays sans attendre de nouvelles règles. De quoi ouvrir la porte à une adhésion plus rapide de l'Ukraine mais aussi à celles de l'Albanie, la Modalvie et la Macédoine du Nord.

"Nous ne pouvons pas - et nous ne devrions pas - attendre de modifier les traités pour avancer sur la voie de l'élargissement. Nous pouvons adapter plus rapidement que cela notre Union en vue de son élargissement", a expliqué la présidente de la Commission européenne ce mercredi.

L'élargissement, "catalyseur de progrès"

Cette sortie remet sur la table le débat sur l'adhésion de Kiev à l'Union européenne. Pour l'instant, le pays, en plein conflit avec la Russie, dispose du statut de candidat officiel. Lequel lui a été accordé par l'Union européenne en juin 2022, avec l'exigence que l'Ukraine poursuive des réformes, notamment contre la corruption.

Bruxelles doit d'ailleurs présenter à l'automne ses recommandations sur l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Ukraine

"Je crois que le prochain élargissement doit être le catalyseur pour des progrès", a encore affirmé Ursula von der Leyen qui réfléchit actuellement à se présenter à sa propre succession dans 9 mois.

Les Vingt-Sept pays membres de l'Union européenne ont également donné leur accord à l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord. La Moldavie, également candidate, devrait connaître la positionnement de l'UE sur sa candidature dans les prochains mois.

Développer l'influence de l'UE dans les Balkans

Preuve que les choses avancent très longtemps : la Macédoine du Nord avait postulé au statut de candidat à l'entrée dans l'UE il y a près de vingt ans. La Bulgarie qui a intégré l'UE en 2007 a longtemps bloqué l'ouverture des négociations en raison d'un conflit opposant les deux pays sur une longue liste de sujets historiques et linguistiques.

L'Albanie réclame l'étude de son dossier pour entrer dans l'UE depuis 2014. La position bulgare empêchait là encore l'avancée de cette candidature.

Sous la pression française, le parlement bulgare a finalement accepté de lever son veto. Plus largement, la Commission européenne, par la voix d'Ursula Von der Leyen, voit dans l'élargissement de l'UE dans les Balkans l'occasion de développer son influence stratégique dans une région aux frontières de l'Ukraine.

La dernière vague d'élargissement qui a vu entrer dans le giron européen la Croatie date de 2013.

Marie-Pierre Bourgeois