Un chalutier géant repéré dans la Manche inquiète les ONG environnementales

Le Margiris a été repéré au large des côtes anglaises (Photo d'illustration) - Wikimedia commons
C’est l’un des chalutiers le plus gros du monde. Long de 142 mètres pour 6200 tonnes, le Margiris, un bateau immatriculé en Lituanie propriété de la société néerlandaise Parlevliet van der Plas, a été repéré ces derniers jours aux larges des côtes sud de l’Angleterre, rapporte plusieurs médias britanniques.
Sa présence dans les eaux britanniques inquiètent les ONG environnementales qui craignent que ce monstre des mers, capable de traiter 250 tonnes de poissons par jour, décime les fonds marins.
"La capacité de ces chalutiers est équivalente à celle de dizaines de navires de pêche artisanale. Une pêche artisanale durable ne peut pas rivaliser avec ces chalutiers industriels", a déclaré un porte-parole de Blue Planet Society.
Selon cette ONG, le Margiris vise le maquereau au large du comté de Sussex. "Cela le mettra sans aucun doute en contact avec des dauphins communs à bec court, du thon rouge en voie de disparition et du bar déjà surexploité", a ajouté son porte-parole.


La Commission européenne veut des preuves
La pêche dans la mer de la Manche est régie par la politique commune de la pêche (PCP) de l’Union européenne. La Commission européenne a d’ailleurs dit "être consciente des préoccupations des ONG concernant l’activité des grands chalutiers dans les eaux britanniques".
"Tous les navires opérant dans les eaux de l’UE, petits et grands, doivent respecter les règles, ce qui est contrôlé par les services d’inspection et de contrôle des États membres. Il est prioritaire que tous les navires de l’Union se conforment à la législation en vigueur", a-t-elle indiqué, ajoutant que "si l’on soupçonne des navires d’enfreindre les règles, la Commission souhaite être informée et recevoir des faits concrets".
Déjà visé par le passé
Ce n’est pas la première fois que le Margiris fait parler de lui. En 2013, le chalutier s’était vu interdire l’accès aux eaux australiennes. Les militants de GreenPeace avaient déjà tenté de le bloquer quelques mois plus tôt en Australie et aux Pays-Bas, l’accusant d’avoir pillé les réserves halieutiques en Afrique de l’Ouest.
De son côté, la société assure sur son site internet avoir "une excellente réputation en matière de pêche durable". "Nos quotas de capture sont dictés par les réglementations gouvernementales et européennes et sont basées sur des avis scientifiques. Nous pêchons sans causer de dommages aux fonds marins et sans perturber le système écologique", explique encore l’entreprise.