Qui est Teresa Ribeira, la nouvelle commissaire européenne à la Concurrence?

Un changement de cap. Alors qu'elle était pressentie comme future commissaire européenne au Climat et à l'Environnement, l'espagnole Teresa Ribera obtient le portefeuille de la Concurrence. Elle remplace la danoise Margrethe Vestager.
Cette nomination dans la nouvelle équipe d'Ursula von der Leyen n'est pas une surprise. Durant tout l'été, elle a gardé le contact avec la présidente de la Commission européenne, en vue d'une éventuelle nomination. Pour autant, leur relation est loin d'être idyllique.
En mai dernier, Teresa Ribera dénonçait "l'attitude de résignation extrêmement pernicieuse" de sa nouvelle supérieure à propos du Pacte vert européen. Elle estimait alors que l'Allemande lâchait du lest face à l'extrême droite, farouchement opposée à ce traité écologique, pour assurer sa reconduction à la tête de l'organe européen.
Connaissance minutieuse des dossiers
"Elle a eu des propos durs contre von der Leyen, mais le collège des commissaires va devoir s’habituer à ce qu’elle dise les choses comme elle les pense. Elle n’a pas ce côté politique de vouloir contenter tout le monde et de se rendre toujours sympathique", expliquait Gonzalo Escribano, responsable du programme Energie et climat de l’Institut royal Elcano dans L'Express.
Pour mener à bien ces combats, Teresa Ribera s'appuie sur une connaissance minutieuse des dossiers, rapportent ses proches. Des dossiers sur lesquels elle travaille depuis maintenant près de 15 ans. Juriste de formation, elle a commencé sa carrière en politique comme secrétaire d'Etat au changement climatique (208-2011). Expatriée à Paris, elle dirige l'Institut pour le développement durable et les relations internationales (Iddri) de 2014 à 2018, et participe aux négociations pour l'accord de Paris en 2015.
"Approche socialiste"
A 55 ans, l'actuelle ministre de la Transition écologique de Pedro Sanchez devrait apporter une "approche socialiste" dans cette nouvelle configuration des commissaires. Interlocutrice appréciée du côté de Bruxelles, elle a été en première ligne dans les négociations pour la réforme du marché européen de l'électricité. Elle a obtenu une dérogation temporaire afin que l'Espagne, comme le Portugal, puissent aménager les règles de ce marché: c'est "l'exception ibérique".
Grâce à la mise en place de ce mécanisme, qui a permis de découpler le prix du gaz de l'électricité, les factures des ménages espagnols se sont allégées. Sa perception dans l'opinion a, elle, gonflé. En Espagne, elle est aussi reconnue pour avoir freiné les passages illégaux destinés aux cultures de fraises, qui assèchent le parc national de Doñana en Andalou
Au niveau européen, ses positions antinucléaires lui ont valu la défiance des défenseurs de l'atome. "Elle a des convictions bien ancrées mais n’est pas maximaliste dans ses positions", affirme l’expert espagnol dans L'Express. Ses proches louent ainsi sa facilité à trouver arriver à des compromis.