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Union européenne

Pour le vice-président de la BCE, le retour de l'inflation peut avoir un impact "structurel"

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Selon le numéro 2 de la BCE, Luis de Guindos, le retour de l'inflation pourrait conduire à des revendications salariales qui risquerait d'enclencher la boucle prix-salaires.

La Banque centrale européenne est-elle trop optimiste? Lors d'un colloque qui s'est tenu la semaine dernière, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a affirmé que l’inflation qui a atteint 3,4% en septembre en zone euro n’était que le résultat de "chocs d’offre transitoires", lesquels n’avaient "aucune incidence sur le moyen terme".

La BCE prédit d’ailleurs un retour de l’inflation vers son objectif de 2% dès l’année prochaine. C’est pourquoi Chrisitine Lagarde a estimé que l’institution ne devait pas resserrer trop tôt la politique monétaire et devait se garder de "surréagir" aux évolutions des prix découlant de difficultés dans la chaîne d’approvisionnement.

Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, dont les propos sont relayés par Reuters, a tenu un discours plus prudent ce lundi. S’il a confirmé les prévisions de l’institution, il a assuré que celle-ci allait surveiller tout signe de hausse des salaires. Car les facteurs du pic inflationniste, comme les goulets d’étranglement et la hausse des prix de l’énergie, peuvent avoir un impact "structurel" et conduire à des revendications salariales, a-t-il prévenu.

"Cette augmentation de l'inflation ne répond pas seulement à des effets de base, il y a également une composante qui aura un impact plus structurel. (…) Cela a un impact qui va bien au-delà de ce que nous attendions il y a seulement quelques mois", a-t-il encore reconnu.

Vers une évolution de la politique monétaire?

Dans ces conditions, Luis de Guindos a ouvert la porte à une évolution de la politique monétaire de la BCE dans le cas où la fameuse boucle prix-salaires s'enclencherait. "Sur le marché du travail, nous n'avons pas vu d'importantes augmentations de salaire pour le moment. Mais nous devons être prudents car les négociations salariales ne font que commencer et la perception de l'inflation devient plus évidente au fil du temps", a souligné le vice-président de la BCE.

Toujours d’après Reuters qui cite des sources proches de responsables de la BCE, plusieurs d’entre eux s’attendent désormais à ce que l’inflation soit plus élevée que les prévisions de la BCE de 2,2% en 2021, 1,7% en 2022 et 1,5% en 2023. Si tel était le cas, l’institution européenne pourrait prendre une décision en décembre sur sa politique monétaire. En actant notamment la fin du programme d’urgence d’achats d’actifs PEPP dès mars 2022.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco