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Union européenne

Italie: quel est le programme économique de la coalition menée par Giorgia Meloni ?

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Alors que son parti post-fasciste Fratelli d'Italia est arrivé en tête aux législatives en Italie, Giorgia Meloni devrait prendre la tête du prochain gouvernement. Les mesures de son programme économique sont pourtant qualifiées "d'impayables".

L'extrême-droite continue de gagner du terrain en Europe. Elle est désormais en position de force de l'autre côté des Alpes avec la victoire du parti post-fasciste Fratelli d'Italia aux élections législatives. Son programme économique établi avec l'autre formation d'extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et le partic conservateur Forza Italia de Silvio Berlusconi est pointé du doigt depuis plusieurs semaines en raison de son caractère jugé irrationnel.

Une révision du plan de relance européen

Ce programme contient notamment cinq mesures majeures. Il inclut d'abord la pleine utilisation des ressources du plan de relance, en comblant les retards actuels de la mise en oeuvre. Concrètement, le Plan national de relance et de résilience (PNRR) se concentrerait sur "la modernisation du réseau d'infrastructure et la construction d'importants ouvrages", "le renforcement du réseau à grade vitesse" ainsi que "l'extension de l'ultra haut débit dans toute l'Italie".

A ce titre, il envisage également un accord avec la Commission européenne, comme prévu par les règlements européens, pour réviser le plan de relance en fonction des conditions, des nécessités et des priorités nouvelles. Dans le contexte de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur les prix de l'énergie, Giorgia Meloni veut que le plan de relance européen porte davantage sur les politiques énergétiques et industrielles. Concernant l'énergie, la cheffe de Fratelli d'Italia prévoit justement de plafonner le prix européen du gaz pour diminuer le montant des factures.

"Écrit avant la guerre, le plan de relance européen doit être perfectionné, car nos priorités ont changé", avait-elle déclaré lors du forum The European House - Ambrosetti.

Des mesures pour l'emploi des jeunes

La cheffe de Fratelli d'Italia souhaite aussi réduire la pression fiscale pour les familles, les entreprises et les travailleurs indépendants et supprimer le revenu universel minimum tandis que le quotient familial serait introduit dans l'impôt sur le revenu. Enfin, elle prévoit une revalorisation des minima retraite, sociaux et invalidité.

Giorgia Meloni veut également agir sur le chômage des jeunes, particulièrement élevé en Italie. Son parti propose ainsi de favoriser les contrats d'apprentissage, les stages, et d'alléger la fiscalité sur l'emploi. Afin d'encourager la création d'entreprise chez les plus jeunes, Fratelli d'Italia envisage l'exonération d'impôt dans les trois premières années d'un projet pour les entrepreneurs de moins de 30 ans.

Un programme excessivement déficitaire

Au niveau de la rémunération, le programme de la coalition intègre la réduction de l'écart salarial entre les sexes mais aussi un versement bimensuel, tous les 15 jours. Opposante à la "mondialisation sans règles", Giorgia Meloni veut lutter contre la fraude fiscale.

Cependant, plusieurs voix de sont élevés pour dénoncer un programme au coût insoutenable, y compris dans les rangs de la coalition. L'ancien président du conseil Silvio Berlusconi estime ainsi que revenir sur le plan de relance européen "serait illogique et dangereux" :

"Nous risquons de perdre 191,5 milliards d'euros de prêts et subventions" lançait l'ancien Premier ministre.

Une inquiétude que partagent banques et agences de notations comme Barclays, Goldman Sachs, S&P ou encore UBS dont les rapports font état d'une explosion des déficits en cas d'application du programme électoral.

TT avec AFP