Impôt minimum mondial: l'Union européenne se heurte au blocage hongrois
C'est un obstacle de dernière minute qui pourrait repousser le vote prévu aujourd'hui. Après des mois de négociations, l'accord sur l'imposition minimale des multinationales, qui nécessite l'unanimité des 27 Etats membres, devait être approuvé ce vendredi lors du dernier Conseil des ministres des Finances sous présidence française de l'Union européenne.
Mais le texte est désormais bloqué par la Hongrie. Budapest estime finalement qu'il serait "dangereux" d'alourdir la charge fiscale qui pèse sur les entreprises hongroises à un moment où l'économie européenne est mise à mal par l'inflation et la guerre en Ukraine. Ce nouveau contretemps intervient alors que la Pologne a, elle, levé son véto il y a quelques heures.
Enjeu politique et financier pour la France
La Hongrie et la Pologne sont en désaccord avec la Commission, qui leur refuse l'accès aux fonds du plan de relance européen en raison de violations à l'Etat de droit. De son côté, Emmanuel Macron jouent gros sur ce dosser. Lui qui comptait lancer son second mandat avec la mise en place définitive de cet impôt minimum de 15% en Europe.
Un enjeu politique donc, alors que la présidence française de l'Union européenne se termine dans quelques jours, mais aussi financier: d'après le Conseil d'Analyse économique, l'impôt minimum rapporterait 6 milliards d'euros par an à la France.
Si ce blocage persistait à Bruxelles, ce sera au tour de la République tchèque, prochaine présidente de l'Union européenne à partir du 1er juillet, d'essayer de convaincre la Hongrie.