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Union européenne

À cause d’une dette à 104% du PIB, Fitch dégrade la Belgique et lui attribue sa pire note historique

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Elle passe de AA- à A+. L'agence américaine a justifié ce mouvement par la détérioration des finances publiques du royaume.

L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi la notation de la dette souveraine belge, passant de "AA-" à "A+", en l'assortissant d'une perspective stable, ce qui signifie qu'elle n'envisage pas de nouvelle dégradation à moyen terme.

Il s'agit de la pire note attribuée jusqu'ici à la dette souveraine belge.

L'agence américaine a justifié ce mouvement par la détérioration des finances publiques du royaume, déjà confronté à un niveau élevé d'endettement public, qui atteignait 104% de son PIB à la fin de l'année 2024.

Fitch s'inquiète également du vieillissement de la population belge, un phénomène qui s'observe dans l'ensemble de l'Europe, ainsi que la hausse des dépenses de défense, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues sur le continent, depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.

Plus largement, elle souligne également, parmi les facteurs aggravants, l'instabilité politique chronique du royaume et le déclin de la solidité de ses institutions sur la dernière décennie, selon les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale.

Instabilité politique chronique

Néanmoins, l'agence rappelle que l'économie belge reste "riche et diversifiée" et porte un regard positif sur les réformes du marché du travail voulues par le gouvernement afin de porter le taux d'employabilité à 78%.

Elle souligne également le haut niveau de productivité des salariés belges, qui s'est cependant ralenti et se situe désormais sous la moyenne de l'Union européenne.

Le gouvernement dirigé par Bart De Wever tente de mener une série de réformes qui suscite une franche opposition d'une partie de la classe politique et des syndicats, qui dénoncent une "casse sociale".

Les réformes prévoient notamment la suppression des régimes spéciaux de retraite et d'aligner l'âge de départ à la retraite des fonctionnaires sur celui du privé.

La Belgique fait l'objet d'une procédure pour déficit excessif de la part de la Commission européenne, au même titre que huit autres Etats membres, parmi lesquels la France, l'Italie, la Pologne ou l'Autriche.

Le conservateur flamand Bart De Wever est devenu Premier ministre début février, environ huit mois après les élections législatives, soutenu par une coalition regroupant entre autres son parti N-VA et le parti libéral francophone (MR), devenu première force politique en Wallonie.

La Commission européenne s'attend à voir le déficit public belge grimper à 5,4% cette année, contre 4,6% en 2024, et même 5,6% en 2026.

Mais Bart De Wever s'est engagé à réaliser 20 milliards d'euros d'économies pour revenir dans les clous européens.

OC avec AFP