Contre les Etats-Unis et la Chine, Emmanuel Macron appelle à une "préférence européenne"

Dans une tribune publiée dans les 28 pays de l'Union Européenne, le président français appelle les pays d'Europe à imiter les Américains et les Chinois et à privilégier les entreprises du continent.

"Europe's first". Cela pourrait être le slogan d'Emmanuel Macron, clin d'œil à Donald Trump et à son "America's first". Dans une tribune publiée ce mardi 5 mars dans les 28 pays de l'Union Européenne, le président français appelle en effet les Européens à privilégier les entreprises du continent comme le font les Américains et les Chinois. 

Le président de la République Emmanuel Macron appelle à "réformer" la politique de concurrence en vigueur dans l'UE et souhaite instaurer "une préférence européenne", dans une tribune rendue publique ce lundi soir.

"Nos frontières doivent aussi assurer une juste concurrence", estime Emmanuel Macron, appelant à "sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles".

Le chef de l'Etat cite notamment les "normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l'impôt" comme critère commercial.

L'Europe, un marché géant pour les entreprises américaines et chinoises

Le président français parle même de "préférence européenne". "[Il faut] assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois", indique ainsi le président français dans sa tribune.

Emmanuel Macron fait ici référence aux politiques très protectrices des deux grandes puissances de leurs industries. En engageant un bras de fer commercial et en privilégiant les entreprises américaines, Donald Trump défend les intérêts de son économie quitte à être accusé de protectionnisme. Du côté de la Chine, ce sont des pans entiers de l'économie qui sont très protégés par l'Etat pour éviter qu'une concurrence étrangère vienne s'y développer. Dans les technologies notamment, la Chine bloque de nombreuses entreprises américaines comme Facebook, Google ou Amazon afin que se développe son propre écosystème.

Beaucoup plus ouverte, l'Europe est aujourd'hui considérée comme un marché géant très lucratif pour les géants américains ou asiatiques qui se sont fortement développés ces dernières années. En appelant de ses vœux une "préférence européenne", Emmanuel Macron semble vouloir signifier la fin de la partie afin que des géants puissent émerger dans ce qu'il considère comme des "industries stratégiques".

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco