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Une usine de robinets ferme et propose aux salariés une mutation au Portugal pour 800 euros par mois

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L'usine a fait cette offre alors que son site fermera à la fin de l'année. Pour les salariés, la proposition est indécente.

Une proposition difficile... à ne pas refuser. L'usine Sanifirst, qui fabrique des robinets de laboratoire pour l'Éducation nationale notamment à Gond-Pontouvre (Charente), a proposé à ses employés une mutation au Portugal en raison de la fermeture de son site. Problème: les salaires sont indécents.

Ainsi, un technicien qui gagnait un salaire brut de 3.000 euros mensuels a reçu une proposition de 830 euros brut. Soit près de 3 fois moins. Les offres de mutation qu'ont reçues les 8 autres salariés de l'usine sont du même acabit. "C'est parfaitement scandaleux", s'insurge auprès de BFMTV, Victor Costa, chef d'atelier et délégué syndical à Sanifirst.

Offre refusée

Tous les employés ont refusé l'offre de mutation alors que l'usine fermera ses portes à la fin de l'année.

"J'ai été cette année au Portugal, le moindre petit appartement c'est 500 euros de loyer, souffle Victor Costa. Je ne comprends pas qu'on puisse proposer cela à des gens qui travaillent en France. Il faut que les salariés puissent avoir une vie décente."

Rabais de 300.000 de loyer

La direction de l'entreprise indique faire face à des difficultés financières depuis dix ans avec une baisse continue des bénéfices et du chiffre d'affaires. Rachetée en 2013, la société s'est vu attribuer un rabais sur le loyer de la part de la métropole Grand-Angoulême. Cette dernière, propriétaire des locaux, lui a accordé une réduction de 300.000 euros sur dix ans.

"C'est un vrai choc. Nous les avons soutenus de toutes les manières que nous pouvions le faire, souligne Gérard Dézier, vice-président du Grand-Angoulême, maire (PS) de Gond Pontouvre. Ils sont passés de 34 employés à 9.

"Désormais, ils ont atteint le seuil plancher qui leur permet de licencier", ajoute-t-il. Gérard Dezier réclame le remboursement de chaque aide accordée à l'entreprise.

Théodore Laurent