Suppressions de postes: le site d'Alcatel-Lucent (Nokia) en Essonne bloqué par des salariés

Les militants protestent contre le nouveau plan social qui prévoit la suppression de 408 postes. - Philippe HUGUEN / AFP
Les accès au site de Nozay (Essonne) d'Alcatel-Lucent, filiale de l'équipementier télécom finlandais Nokia, ont été bloqués lundi matin à l'appel de l'intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT et CFTC pour protester contre le nouveau plan social qui prévoit 408 suppressions de postes, a-t-on appris de sources syndicales.
Des militants et salariés se sont rassemblés à partir de 6h30 pour bloquer l'accès du site aux salariés d'Alcatel et Nokia, laissant passer ceux d'une autre entreprise installée sur le même périmètre, ont indiqué à l'AFP Frédéric Aussédat (CFE-CGC) et Claude Josserand (CGT). "Une quarantaine" de personnes ont lancé l'opération selon Claude Josserand, avant d'être rejointes par d'autres. "150 à 200 personnes" au plus fort y ont participé selon Frédéric Aussédat. Beaucoup de salariés ne sont pas venus travailler, selon les deux responsables syndicaux.
"Ecoeurement face à la destruction systématique de le l'emploi en France"
Avec cette opération "Cité morte" à Nozay, "les salariés et leurs organisations syndicales veulent montrer leur écoeurement face à une politique de destruction systématique de l'emploi en France", souligne l'intersyndicale dans un communiqué. L'action est organisée à la veille d'une réunion du comité social et économique central (CSEC) qui va lancer formellement la procédure de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Ce troisième PSE chez Alcatel-Lucent depuis son rachat début 2016 par Nokia a été annoncé mi-janvier. Il vise à nouveau tous les métiers support (administratif, finances, support clients...), avec la suppression de 354 postes à Nozay et de 54 postes à Lannion (Côtes-d'Armor).
Intervenant alors que le précédent PSE est encore en cours, il fait craindre aux syndicats des départs "coercitifs", c'est-à-dire des licenciements, et non "volontaires". "Le volontariat, on met vraiment des guillemets", a insisté Claude Josserand, car "quand les gens sont harcelés toutes les semaines", ce ne sont pas des départs "volontaires".
"Trois PSE, ça commence à bien faire. On veut défendre l'avenir du site", a déclaré Frédéric Aussédat, qui a évoqué des salariés "désarçonnés". "L'avenir de Nokia en France, des télécoms en France, on n'y croit plus", a-t-il ajouté, en soulignant que "même si la R&D (recherche et développement) n'était pas touchée" par le PSE, "il n'y a plus de management décisionnaire en France" pour cette activité, donc "on ne pèse plus sur les décisions d'orientation".