La gestion des 12.000 agents municipaux à Marseille fustigée par la chambre régionale des comptes

Dans ses réponses aux magistrats financiers, annexées au rapport, le maire (LR) Jean-Claude Gaudin, qui ne se représentera pas après 25 ans de mandat, déplore des "jugements négatifs assénés en quelques lignes, ni fondés, ni encore moins démontrés". - Boris Horvat-AFP
La chambre régionale des comptes (CRC) étrille la gestion du personnel la ville de Marseille, dans deux rapports que l'AFP a pu consulter ce vendredi.
Ce document, qui doit être dévoilé publiquement au conseil municipal du 25 novembre, était très attendu des candidats déclarés à la mairie de la deuxième ville de France, en vue des élections de mars 2020.
Sur près de 700 pages, l'institution financière se penche sur la gestion de la cité phocéenne depuis 2012, et en conclut que "les difficultés rencontrées par la ville ont pour origine commune une absence de stratégie claire et une insuffisance dans le pilotage de ses actions, par ailleurs peu économes des deniers publics".
La chambre régionale consacre un rapport entier aux dépenses de personnel, sur lesquelles le parquet national financier enquête par ailleurs de son côté depuis plusieurs mois. "L'insuffisante durée de travail a représenté chaque année, entre 2012 et 2017, près de 12 millions d'euros de dépenses et l'équivalent de près de 300 agents", pointe notamment le rapport. Une série de situations personnelles "illégales" sont relevées, jusqu'au sein du cabinet du maire (LR), Jean-Claude Gaudin.
Une gestion des départs en retraite, jugée "coûteuse"
La gestion des départs en retraite apparaît également "pour le moins coûteuse" aux yeux de la CRC. Elle regrette que, d'une part, "le maire de Marseille favorise pour certains agents le maintien illégal en fonctions au-delà de l'âge légal de départ" et que, d'autre part, il fasse plus que compenser le départ des autres, avec deux embauches pour un départ à la retraite.
"Le surcoût induit par cette mauvaise gestion des départs, couplée à un non respect de la loi, est évalué à près de 61 millions d'euros entre 2012 et 2017", dans une ville marquée par une forte pauvreté et dont la "situation financière reste préoccupante".
Le maire conteste des jugements négatifs infondés
Rapporté au nombre d'habitants, le coût des 12.000 agents municipaux de Marseille est toutefois moins élevé que dans d'autres villes comparables, tempèrent les magistrats.
Dans ses réponses aux magistrats financiers, annexées au rapport, le maire (LR) Jean-Claude Gaudin, qui a annoncé ne pas se représenter après 25 ans de mandat, déplore des "jugements négatifs assénés en quelques lignes, ni fondés, ni encore moins démontrés".