Impôts: le fisc dévoile "par erreur" les adresses mails d'une centaine de contribuables retardataires

Dans les Vosges, lors de l'envoi de relances, le service des impôts n'a pas masqué les adresses mail des destinataires. Une centaine de données ont été envoyées "par erreur" dans la nature.

"Oups", l'interjection destinée à admettre une erreur lors d'échanges électroniques est appropriée dans cette information dévoilée par Vosges Matin et repérée par Capital. L'affaire se déroule à Viviers-le-Gras, un village situé près de Vittel. Mi août, Bruno Petey, un nouveau retraité, reçoit un mail de relance concernant sa déclaration de revenus de 2018. Normal, il admet avoir oublié de remplir sa déclaration. Phobie administrative ou situation compliquée par son départ à la retraite et le passage du prélèvement à la source? Il ne le dit pas.

L'affaire cesse d'être banale quand il découvre qu'il n'est pas le seul destinataire du mail. En plus de son adresse, une centaine d'autres sont affichées dans la case destinataires. Explication: dans la boite de messagerie, les adresses ont été enregistrées dans la case "cc" (destinataires visibles par tous) alors qu'elles auraient dû l'être dans la case "cci" destinée à envoyer un mail à un grand nombre de personnes tout en masquant à chacune d'entre elles la liste de celles à qui on écrit. Ainsi, une centaine d'adresses électroniques privées sont désormais dans la nature. 

"J’ai le mail de ces gens et ces gens ont mon mail aujourd’hui", a réagi Bruno Petey au quotidien local. Sur le moment, il a même pensé saisir le juge des référés du TGI d’Épinal. Il ne dit pas s'il a contacté la Cnil.

"Au niveau de la vie privée et de la protection des données personnelles, c’est quand même pas terrible. Si je regarde bien, je vois quelqu’un que je connais très bien là, dans la liste", constate ce contribuable vosgien. 

Contacté par la presse local, le fisc vittellois, a admis une "erreur". Peut-elle être réparée? Rien n'est moins sûr. Ces données sont désormais dans la nature et il faudra compter sur le civisme des destinataires pour ne pas divulguer les noms. 

Pascal Samama