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Il y avait 963.000 jeunes de 16 à 25 ans ni en étude, ni en formation, ni en emploi, en 2018

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Il y avait 12,9%% des 7,5 millions de jeunes de 16 à 25 ans qui, en 2018, n'étaient ni en études, ni en emploi, ni en formation en France selon une étude de la Dares du ministère du Travail.

Plus d'un jeune sur sept n'était "ni en études, ni en emploi, ni en formation" en France en 2018, soit 963.000 personnes, selon une étude de la Dares publiée ce vendredi. Connue sous l'acronyme anglophone "Neet" (Neither in Employment nor in Education or Training), cette situation concernait 12,9% des 7,5 millions de jeunes âgés de 16 à 25 ans en 2018, d'après les données du service des statistiques du ministère du Travail.

Ces chiffres concernent une population ciblée par le gouvernement et ses "dispositifs d'insertion professionnelle des jeunes". Ils sont en baisse de 0,8 point par rapport à ceux de 2015 (13,7%), mais alors la Dares se concentrait sur les 15-29 ans. "La part des jeunes sans emploi ni formation par niveau de diplôme est similaire en France à la moyenne des pays de l’OCDE" souligne l'étude.

Moindre diplôme et handicap caractérisent les "Neet"

Les jeunes "Neet", "en difficulté mais dans des situations variées", sont en moyenne moins diplômés (seulement 22% ont un diplôme supérieur au baccalauréat), vivent plus souvent chez leurs parents (65% vivent avec au moins un des deux parents) et souffrent plus fréquemment d'un handicap que les autres jeunes.

L'effet du diplôme "reste significatif", insiste l'étude, dans le fait d'entrer dans cette catégorie. Chez les plus jeunes, "l'arrêt progressif des études" explique le nombre grandissant de "Neet", celui-ci passant de 21.000 pour les jeunes âgés de 16 ans à 128.000 pour ceux fêtant leur 20 ans. En 2018, 53 % des jeunes "Neet" étaient chômeurs (les autres étant inactifs).

Le poids de l'environnement familial

De même, l'environnement familial joue un rôle important: un jeune dont au moins un parent est chômeur ou inactif a plus de risques d’être "Neet" qu’un jeune dont au moins un parent est cadre.

Ce sont 31 % des jeunes "neet" au moment de l’enquête réalisée en 2018 qui sont dans cette situation depuis moins de trois mois. Parmi eux, un tiers viennent tout juste de sortir d’une période d’études ; deux tiers en sont sortis depuis plus de trois mois. Par ailleurs, 48 % des jeunes "neet" le sont continûment depuis un an ou plus (cf infographie ci-dessous)

La Dares précise également que les femmes, ainsi que les "jeunes avec (...) des problèmes de santé", "ceux nés à l'étranger ou dont les deux parents sont de nationalité étrangère" et "les jeunes vivant sans leurs parents" ou avec un enfant ont plus de chances de devenir "Neet de longue durée", c'est-à-dire pendant plus d'un an.

En 2018, 52 % des jeunes sortis de formation initiale ayant un handicap reconnu administrativement sont NEET, soit 24 points de plus qu’en moyenne

La garde d'enfant freine le désir de trouver un emploi 

La plupart des inactifs (hors chômeurs) ne sont pas dans une démarche d'insertion: seul un sur huit "recherche effectivement" un emploi. Parmi les principales raisons invoquées figurent "la garde d'enfant(s) ou d'une personne dépendante" et "la conviction de ne pas (pouvoir) trouver un emploi".

Un quart des femmes NEET inactives et souhaitant travailler ne recherchent pas d’emploi en raison de la garde d’enfants ou d’une personne dépendante, contre seulement 1 % des hommes.

Enfin, un état de santé dégradé constitue également un frein au souhait de retrouver un emploi, en particulier pour les hommes. "Ainsi, 19 % des jeunes NEET ne souhaitent pas travailler à cause de problèmes de santé. C’est le cas de 26 % des hommes, contre 14 % des femmes" souligne l'étude.

Frédéric Bergé avec AFP