Grève nationale: 131.000 manifestants dans toute la France selon Castaner, 350.000 pour la CGT

131.000 manifestants en France selon Christophe Castaner - Boris HORVAT / AFP
Les manifestations à l'appel notamment de la CGT et de FO ont mobilisé ce mardi 131.000 personnes dans toute la France, a affirmé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner devant la commission des lois du Sénat.
Dans un communiqué, la CGT a de son côté estimé à "plus de 350.000 personnes" le nombre de manifestants. Ces derniers, dont de nombreux enseignants, entendaient faire entendre leurs revendications en particulier sur le pouvoir d'achat, quatre mois après le début du mouvement des "gilets jaunes".
Nombreuses revendications
Hausse des salaires, revalorisation des retraites, rejet de la réforme de la fonction publique, du projet de loi Blanquer sur l'école... Les mots d'ordre étaient en réalité multiples pour cette mobilisation qui voulait "amplifier le mouvement social" et à laquelle avaient également appelé Solidaires, la FSU (enseignants), l'Unef (étudiants) et l'UNL (lycéens).
A Paris, 17.500 personnes ont défilé du boulevard Saint-Michel vers le Champ-de-Mars, selon un comptage pour un collectif de médias réalisé par le cabinet Occurrence. La CGT a recensé 50.000 personnes et la police 12.000.
Trois jours après le saccage des Champs-Élysées lors de l'acte 18 des "Gilets jaunes" et au lendemain des annonces d'Édouard Philippe contre les "casseurs", cette manifestation s'est déroulée sans incidents. "Pas de répression non non non, des manifestations oui oui oui", entendait-on.
Parmi les nombreux défilés en province, 5.000 personnes selon la police (58.000 selon la CGT) ont manifesté à Marseille et 4.200 à Bordeaux (15.000), où neuf personnes ont été interpellées et deux vigiles d'un grand magasin légèrement blessés d'après la préfecture de la Gironde. A Montpellier, comme dans beaucoup d'autres villes, les manifestants ont défilé derrière une grande banderole proclamant "Salaires, emplois, protection sociale, services publics, le changement c'est l'action".
"Les syndicats ne sont pas à mettre aux oubliettes"
Éclipsés depuis quatre mois par les "gilets jaunes" et ayant boycotté le grand débat, CGT et FO ont voulu montrer que "les syndicats ne sont pas à mettre aux oubliettes", selon Fabrice Le Restif, responsable FO en Ille-et-Vilaine. "Le grand débat semble-t-il est terminé maintenant, il faut des réponses en matière de salaire, de retraite, de justice fiscale, de services publics", a déclaré le numéro un de la CGT Philippe Martinez.
"On ne s'adresse pas seulement au gouvernement, on s'adresse également au patronat. Il faut ouvrir de vraies négociations sur le pouvoir d'achat", a renchéri son homologue de FO Yves Veyrier qui veut relancer la grève comme moyen d'action.