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Grève et blocage à l'usine Alstom/ex-Bombardier de Crespin, dans le Nord

Usine de Crespin

Usine de Crespin - FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Des salariés du site ex-Bombardier de Crespin (Nord) étaient en grève ce mercredi. Ils ont bloqué les entrées et sorties de camions de ce site qui est la plus grosse usine ferroviaire de France et compte 2000 employés (dont 1600 CDI).

Des salariés du site ex-Bombardier de Crespin (Nord) étaient en grève mercredi et bloquaient les entrées et sorties de camions, réclamant notamment un "accord de méthode" offrant des "garanties" sur le maintien des acquis sociaux, après le rachat de l'entreprise par Alstom. Le constructeur ferroviaire français Alstom a bouclé le rachat, fin janvier, de son concurrent Bombardier, acquérant ainsi l'usine de Crespin, plus grosse usine ferroviaire du pays qui compte 2000 employés (dont 1600 CDI)

"Concernant le transfert des salariés de Bombardier vers Alstom, (...) nous sommes totalement dans le flou": "nous n'avons aucune garantie" sur le maintien des acquis sociaux et des emplois, ni "aucun calendrier" précis, a regretté auprès de l'AFP Karim Khatabi, porte-parole de l'intersyndicale Sud-CGT-CFDT qui a appelé à la grève.

Seule la CFE-CGC n'a pas appelé à la grève. La direction du site a confirmé dans la matinée des "piquets de grève" et devait préciser ultérieurement les chiffres de mobilisation. "Très inquiets", quelque 400 salariés selon Karim Khatabi se sont rassemblés mercredi matin sur le site, pour réclamer "la négociation d'un accord de méthode" sur ce transfert et les futures conditions de travail.

La pérennité du site de Crespin en question

Ils ont ensuite "bloqué les entrées et sorties des camions", et donc l'approvisionnement de l'usine, et entendaient poursuivre le mouvement "une grande partie de la journée", puis "au moins une fois par semaine, dans la durée", a-t-il dit.

Les salariés s'interrogent "sur la pérennité du site de Crespin", alors qu'Alstom a récemment retiré l'offre faite l'an dernier par Bombardier et l'espagnol CAF, concernant la fabrication de 146 nouvelles rames de RER B pour la SNCF et la RATP.

Ils exigent par ailleurs "la réouverture d'un accord d'intéressement digne de leurs efforts", après avoir perdu plusieurs centaines d'euros cette année, et des "informations fiables et documentées" sur les comptes de l'usine, estimant avoir été "la vache à lait d'un groupe à l'agonie".

"La direction nous dit qu'on ne gagne pas d'argent" mais des experts sollicités par les syndicats "estiment que c'est faux", et "nous voulons des réponses claires", a poursuivi Karim Khatabi, craignant que la direction "n'utilise la situation financière comme un alibi", pour revoir les avantages sociaux à la baisse.

AKM avec AFP