Revenu universel: pourquoi Hamon a bien fait de revoir sa copie

La mesure phare de Benoît Hamon peine à séduire les Français. - Odd ANDERSEN / AFP
Les Français sont partagés sur le revenu universel. Si près de la moitié d'entre eux ont entendu parler de la mesure phare du candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, seul 1 sur 5 aimerait le voir mis en place dans sa version initiale, révèle ce mardi une étude BVA* pour la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère des Affaires sociales et de la Santé (Drees).
En effet, parmi les sondés, 19% se déclarent "favorables" à la mise en place de cette allocation unique versée à tous sans conditions de ressources. Or, ils sont 37% à préférer une allocation unique réservée aux personnes les plus en difficulté -principe assez proche de la nouvelle proposition de Benoît Hamon-, selon le baromètre d'opinion 2016 réalisé par la Drees. Toutefois, une majorité relative (44%) reste attachée au système actuel de prestations sociales différenciées.
Pour rappel, selon le dernier sondage semblable publié fin janvier, 61% des Français se disaient contre le revenu universel. La mesure, dans sa première mouture, semble donc faire de moins en moins d'adeptes.
1 Français sur 2 a déjà entendu parler du revenu universel
Au total, 48% des personnes interrogées disent avoir entendu parler du revenu universel mais seules 15% déclarent en avoir une "connaissance précise". Dans le détail, les hommes (55%) et les plus de 50 ans (53%) sont ceux qui disent le connaître davantage.
Le niveau de vie et le diplôme ont également une influence: 65% des personnes aux niveaux de vie les plus élevés (au-delà de 2.400 euros mensuels) et 72% des personnes les plus diplômées déclarent connaître ce dispositif. Des chiffres à "interpréter avec prudence" car "les personnes diplômées ou à niveau de vie élevé avouent moins souvent leur ignorance", souligne toutefois la Drees. Enfin, près de 1 étudiant sur 2 n'a jamais entendu parler du revenu universel.
Si le revenu universel était instauré, il devrait être pour une majorité des sondés (54%) d'un montant de 1.000 euros pour un adulte seul, et pour 23% de 750 euros. Pour plus de 8 Français sur 10, sa mise en place devrait répondre à deux objectifs principaux: établir un niveau de vie digne pour tous et simplifier les démarches administratives des allocataires.
*Données collectées entre octobre et novembre 2016, auprès d'un échantillon de 3.038 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans ou plus résidant en France métropolitaine (méthode des quotas).