Pénurie de main d'œuvre: il faut "des avancées sur l'organisation du travail" et "les salaires", demande Elisabeth Borne

Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, était l'invitée ce jeudi matin de Good Morning Business sur BFM Business.

Alors que la France comptait encore 3,026 millions de demandeurs d'emploi de longue durée au deuxième trimestre, des milliers d'offres d'emploi ne sont pourtant pas satisfaites sur le marché du travail. Face à ces difficultés de recrutement pour un certain nombre d'entreprises, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, avait annoncé la semaine passée un "plan inédit" pour les chômeurs de longue durée.

"J'ai demandé à Pôle emploi que chaque demandeur d'emploi de longue durée soit recontacté par un conseiller avant la fin de l'année et puis on va développer les mises en situation en entreprise, la formation en entreprise. Il y a beaucoup de chefs d'entreprise qui me disent 'on est prêts' à former des demandeurs d'emploi pour qu'ils aient les compétences dont on a besoin", a expliqué ce jeudi matin la ministre sur BFM Business.

Ne pas "ralentir la reprise"

"Je ne peux pas me satisfaire de cette situation, évidemment qui pourrait ralentir notre reprise. Ça fait plusieurs mois que j'ai demandé à Pôle emploi d'identifier les chômeurs qui travaillent dans les secteurs où on a des besoins de recrutement, de leur proposer des formations", a poursuivi Elisabeth Borne, ajoutant la mobilisation des Régions, responsables de la formation des chômeurs, et rappelant la réforme de l'assurance chômage.

Faut-il augmenter les salaires? "Il faut aussi que les branches entendent qu'elles ont leur part du chemin à faire. Il y a un enjeu d'attractivité des métiers: on a quelques dizaines de branches dont les minima sont en dessous du Smic", a souligné la ministre, évoquant par exemple les hôtels, cafés et restaurants. "Il faut avoir des avancées sur l'organisation du travail et sur la reconnaissance en termes de salaire de ces métiers".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV