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OMC: la Corée du Sud annonce mettre fin à sa plainte sur des restrictions japonaises à l'exportation

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Le ministère du Commerce sud-coréen a indiqué dans un communiqué que les deux gouvernements ont "décidé de mener rapidement des consultations bilatérales" afin de "revenir à la situation d'avant juillet 2019".

La Corée du Sud a annoncé lundi qu'elle suspendait sa plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant les restrictions d'exportations de certains produits japonais, dans l'attente de discussions bilatérales pour résoudre ce vieux contentieux.

"Les deux gouvernements ont décidé de mener rapidement des consultations bilatérales liées aux questions actuelles sur la réglementation des exportations pour revenir à la situation d'avant juillet 2019", a indiqué le ministère du Commerce sud-coréen dans un communiqué.

Un ancien différend rouvert en 2018

A cette date, le gouvernement nippon avait instauré des restrictions à l'exportation vers la Corée du Sud de certains produits et composants chimiques nécessaires entre autres à la fabrication de smartphones et de téléviseurs. La Corée du Sud, principal fabriquant de puces et d'écrans dans le monde, avait riposté en annonçant en septembre 2019 qu'elle porterait plainte devant l'OMC.

"Prendre pour cible la Corée du Sud est contraire aux principes de l'OMC interdisant les pratiques discriminatoires", avait estimé sa ministre du Commerce de l'époque.

Il s'agissait, selon Séoul, de représailles à son égard pour avoir rouvert un vieux différend portant sur le travail forcé de centaines de milliers de Coréens sous l'occupation japonaise de la péninsule coréenne. Dans un arrêt historique de 2018, la Cour suprême de Corée du Sud avait en effet ordonné à certaines entreprises nippones de verser des compensations à une poignée de victimes sud-coréennes, ce qui avait ravivé les contentieux historiques entre les deux pays et dégradé leurs relations intergouvernementales.

Un plan pour indemniser les Coréens victimes du travail forcé au Japon

Or Séoul a annoncé lundi un plan pour indemniser ses ressortissants victimes du travail forcé au Japon ou de l'esclavage sexuel pendant la guerre, une mesure visant à briser "le cercle vicieux" des contentieux entre les deux pays et à réchauffer les relations bilatérales face à la Corée du Nord.

En signe de bonne volonté, Séoul a dit lundi suspendre sa plainte devant l'OMC concernant les restrictions japonaises, sans pour autant la retirer. "Le gouvernement coréen a décidé d'interrompre la procédure de règlement des différends de l'OMC pendant la consultation" bilatérale, selon le communiqué du ministère du Commerce précisant: "le gouvernement japonais a décidé d'organiser un dialogue entre la Corée et le Japon".

TT avec AFP