Dans les pays de l'OCDE, l'inflation au plus haut depuis 1997

Du jamais vu depuis 1997. Dans les 38 pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), l'inflation s'est hissée à 4,1% en juin sur un an.
Elle est particulièrement forte aux Etats-Unis avec une hausse de 5,4% et atteint un plus haut de trois ans en Grande-Bretagne à 2,5%. Dans la zone euro, la hausse est plus modérée: avec +1,8% dont +2,3% en Allemagne et +1,5% en France.
Cette poussée inflationiste est présentée comme conjoncturelle par les experts. Elle est la conséquence de la flambée de la demande dans de nombreuses parties du globe, de la hausse très sensible des prix de l'énergie et des pénuries de matières premières et de composants électroniques qui pèsent sur la production et donc sur l'offre. Tout est donc réuni pour un cocktail à la hausse.
Planche à billets
Sans oublier les massifs plans de relance aux Etats-Unis et en Europe. C’est le principe de la théorie quantitative de la monnaie développée par l’économiste Milton Friedman en 1970 lorsque ce dernier assurait que "l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire en ce sens qu’elle est et qu’elle ne peut être générée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production".
La question est donc de savoir si cette tendance est conjoncturelle ou structurelle. La BCE (Banque centrale européenne) mise sur un retour à la normale (soit sous les 2%) à court terme.
Mais en Grande-Bretagne par exemple, on commence à s'inquiéter. La Banque d'Angleterre (BoE) estime que l'indice des prix pourrait grimper jusqu'à 4% en fin d'année et début 2022 alors qu'en mai, elle anticipait un plus haut à 2,5%.
Perspective de hausse des taux d'intérêt
De quoi faire craindre aux marchés financiers un relèvement des taux d'intérêt et donc la fin de l'argent presque gratuit. La BoE a ainsi donné ce jeudi des indications sur le retrait progressif de son soutien à l'économie.
"Le Comité de politique monétaire (MPC) a l'intention de commencer à réduire le montant d'actifs achetés lorsque le taux directeur aura atteint 0,5%, si cela est approprié compte tenu des circonstances économiques", en cessant de réinvestir les obligations d'État britanniques arrivant à échéance, a déclaré la BoE dans un communiqué.
Même tonalité aux Etats-Unis. Il est possible que la Réserve fédérale commence à réduire sa politique monétaire accommodante plus tôt que certains ne le prévoient alors que la reprise économique américaine progresse rapidement et que le marché du travail s'améliore, a déclaré jeudi le gouverneur de la Fed Christopher Waller, selon Reuters.
"Ma conviction est que l'économie va se redresser", a déclaré Christopher Waller lors d'un événement en ligne organisé par le think tank American Enterprise Institute.
"Nous serons potentiellement en mesure de réduire la politique monétaire accommodante plus tôt que certains ne le pensent," a-t-il ajouté.