La productivité en France pénalisée par des problèmes de compétences

La productivité en France pénalisée par des problèmes de compétences - Loïc Venance - AFP
La productivité des travailleurs et des entreprises est élevée en France mais elle tend à ralentir, de façon parfois plus marquée que celle de ses voisins, en raison de problèmes de compétences et de formation, selon un rapport publié jeudi.
"La France est un pays avec un niveau élevé de productivité semblable à celui de l'Allemagne", souligne dans ce document le Conseil national de productivité (CNP), un organisme mis en place en 2018 dans l'ensemble des Etats membres de la zone euro.
Toutefois, cette productivité a "ralenti", tant en ce qui concerne "la valeur ajoutée" des travailleurs que "la productivité globale des facteurs", mesurant l'efficacité combinée du travail et du capital, ajoute le CNP dans ce premier rapport.
Productivité plus faible dans le secteur tertiaire
Selon l'organisme d'analyse économique, composé d'une douzaine d'économistes réputés, dont Olivier Blanchard (ex-FMI), Laurence Boone (OCDE), Gilbert Cette (CAE), Xavier Ragot (OFCE) et Philippe Martin (Sciences-Po), ce ralentissement s'explique par plusieurs facteurs. Parmi eux, une partie "sont communs à l'ensemble des pays de l'OCDE", souligne le document, qui rappelle que les gains de productivité tendent à baisser depuis plusieurs décennies dans les pays développés.
En France comme dans ces autres pays, la structure productive s'est tout d'abord orientée vers des secteurs à plus faible productivité, à savoir les services, du fait de la désindustrialisation, souligne le rapport. En outre, "la baisse structurelle des taux d'intérêt a pu contribuer à la baisse de la productivité en rendant rentables des entreprises ou des investissements moins productifs qu'auparavant", détaille-t-il.
Manque de main-d'oeuvre
D'autres facteurs, spécifiques ceux-là à la France, expliquent le "ralentissement plus marqué" observé dans l'Hexagone, soulignent les auteurs, qui citent notamment les problèmes de "compétences de la main-d'oeuvre", "plus faibles que la moyenne de l'OCDE".