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L'absentéisme se stabilise, mais les arrêts de longue durée augmentent chez les moins de 40 ans

En deux ans, l’absentéisme de longue durée des plus jeunes a bondi de 34 %

En deux ans, l’absentéisme de longue durée des plus jeunes a bondi de 34 % - Martin BUREAU

Selon le 12e baromètre de l'absentéisme et de l'engagement, les absences se sont stabilisées, mais les arrêts de longue durée augmentent de 34% chez les moins de 40 ans.

Publié ce mercredi, le 12e baromètre de l'absentéisme et de l'engagement du cabinet Ayming* soulève une tendance en forte progression. L'étude dévoile que si l'absentéisme s'est stabilisé en 2019 avec un taux de 5,11% contre 5,10% en 2018, il est préoccupant chez les salariés les plus jeunes.

Chez les moins de 40 ans, les arrêts de longue durée (plus de 90 jours) ont augmenté de 34% en deux ans. En 2019, cet absentéisme avait progressé de 9%. Toutes durées confondues, il a augmenté de 6% pour cette catégorie de salariés.

Pour Fabienne Mestdagh, manager qualité de vie au travail chez Ayming, cette situation pointe le rapport au travail des plus jeunes.

"Ces générations n’ont plus le même rapport sacrificiel au travail que leurs aînés: les jeunes sont plus attentifs à leur santé et à leur bien-être au travail", a-t-elle déclaré au Figaro.

Baisses dans le commerce, l'industre et la santé

Cette situation est d'autant plus préoccupante, que les chiffres, en hausse pendant plusieurs années, se sont nettement stabilisés entre 2018 et 2019.

Avec une moyenne de 18,7 jours d’absence par an et par salarié, le taux n'a augmenté que de 0.01% en un an, soit 0,1 jour de plus seulement qu’en 2018.

Entre les femmes (5,8%) et les hommes (3,6%) au contraire, "l'écart continue de se creuser", les femmes "restant plus exposées aux emplois précaires et moins qualifiés et gérant, pour une majorité d'entre elles, les charges familiales", note Ayming

Et dans les secteurs dans lesquelles les absences sont géneralement fortes du fait des conditions de travail difficiles, il a même baissé. Dans le commerce et l'industrie, le recul est de 9% et dans la santé, il est à -8%. Par contre, dans les services, elles augmentent de 9%.

Près de la moitié des absents (49%) estiment qu'ils "auraient pu éviter" ces absences "par des actions de l'entreprise, notamment en aménageant leurs horaires ou leur poste".

* Enquête réalisée en mars et avril auprès de 45.403 entreprises du privé employant 1,92 million de salariés et portant sur les arrêts maladie, accidents du travail et maladies professionnelles "dès le 1er jour d'arrêt".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco