Vivre en Île-de-France a un effet négatif sur la satisfaction dans la vie

Satisfaits malgré tout? Dans une étude publiée ce mercredi, l'Insee indique que les Français ont un niveau de bien-être (satisfaction quant à la vie qu'ils mènent) qui atteint une note moyenne de 7,4/10. Un niveau stable puisqu'il était de 7,3/10 en 2010.
Mais comme dans toute moyenne, on observe de fortes disparités selon les âges ou les zones où l'on habite. Schématiquement, plus on veillit, plus cette note de satisfaction baisse: elle est supérieure à 8/10 autour de 20 ans et inférieure à 7/10 après 72 ans.
"La satisfaction générale dans la vie est maximale à la fin de l’adolescence et décroît continûment jusqu’à 50 ans, âge à partir duquel elle remonte doucement jusqu’à 65 ans. Passé cet âge, la satisfaction baisse rapidement jusqu’à 80 ans, puis se stabilise avant de décroître à nouveau au‑delà de 85 ans", explique l'Insee.
Les jeunes sont les plus satisfaits de leur vie
On observe également "une satisfaction plus élevée quand on est riche, en couple, bien portant et Français à la naissance", souligne sans surprise l'étude. Néanmoins, le niveau de satisfaction est relativement indépendant du sexe, même si des écarts en faveur des hommes apparaissent progressivement après 40 ans.
Mais selon le statisticien, c'est bien le lieu de résidence qui influe le plus sur ce sentiment de satisfaction. "Le niveau le plus élevé est déclaré dans les aires d’attraction des villes de 200.000 à 700.000 habitants", peut-on lire.
Avec une exception notable: Paris et sa région. "A caractéristiques de population semblables à celles de la population métropolitaine, la satisfaction déclarée serait la plus faible à Paris et dans les communes en pôle de l’aire parisienne" souligne l'Insee.
Pour autant, entre 2010‑2012 et 2017‑2019, le niveau de satisfaction générale dans la vie est resté stable à Paris.
Le logement, un facteur négatif à Paris
En cause essentiellement la perception de son logement et de son travail par les franciliens. Les Français rêvent de maisons individuelles, un choix que n'offre quasiment pas la capitale. "La préférence pour la maison individuelle plutôt qu’un appartement intervient et Paris ne présente plus autant d’avantages (liés aux loisirs et aux services offerts à proximité)" peut-on lire.
Et de poursuivre: "il n’y a que dans les autres communes en pôle de l’aire de Paris, soit les communes des départements limitrophes de Paris, que la satisfaction liée au logement est plus faible qu’à Paris. Ce résultat est dû en grande partie au niveau moyen de satisfaction particulièrement bas du département de la Seine‑Saint‑Denis". Au global, le niveau de satisfaction dans ce département atteint péniblement 6,8/10
Et dans le domaine du travail, la satisfaction est plus basse dans l’aire de Paris que partout ailleurs en France.
Des Pyrénées‑Atlantiques au Finistère
A contrario, les départements littoraux présentent un niveau de satisfaction générale dans la vie supérieur à celui estimé dans le reste du pays (+0,04 point).
"Plus finement, l’effet est sensible sur la façade atlantique, des Pyrénées‑Atlantiques au Finistère, à l’exception du Morbihan, et sur les côtes de la Manche (respectivement +0,09 et +0,05 point) alors qu’il n’est pas significatif sur la côte méditerranéenne", explique l'Insee.
Conclusion, "ces comparaisons inter‑départementales, à caractéristiques de population identiques, mettent ainsi en évidence une satisfaction globalement plus élevée que la moyenne nationale à l’ouest du pays ainsi que dans plusieurs départements le long d’une diagonale reliant l’Ariège au Haut‑Rhin, alors qu’en région parisienne et dans le centre du pays la situation est moins favorable".