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Taxis, auto-écoles et ambulanciers organisent une opération escargot autour de Paris ce lundi

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Des ralentissements sont à prévoir en matinée autour de Paris, où syndicats de taxis et d'auto-écoles, ainsi qu'une association d'ambulanciers, appellent à manifester contre la loi mobilités et la réforme à venir du permis de conduire.

Quatre cortèges de taxis, orchestrés par les cinq principales organisations de la profession (CFDT, CGT, Elite, FO, SUD), sont organisés ce lundi en matinée pour entraver la circulation en direction de la capitale. Les cortèges doivent converger vers la capitale, direction boulevard Raspail (7e), où une manifestation à pied est prévue jusqu'à la place du Président Herriot, selon la préfecture de police, qui prévoit une dispersion vers 20H00. Les cortèges partent de portes de Roissy, Orly, la Défense, Torcy, Clignancourt, Bagnolet, d'Italie, d'Auteuil, selon la préfecture.

L'opération escargot vise à protester contre des dispositions du projet de loi d'orientation des mobilités (LOM) qui "cassent l'équilibre entre VTC et taxis", selon Adil Karami, porte-parole de SUD-Taxi. Échaudées par les pistes lancées pour réformer le permis de conduire, les auto-écoles, à l'appel des deux principales organisations de la profession (CNPA et Unidec), participeront également au mouvement lundi.

Jusqu'à 415 km de bouchons sur les routes d'Ile-de-France

Bison Futé a comptabilisé entre 730 et 780 taxis participant aux différentes opérations sur les autoroutes de la région parisienne à 9h00, dont environ 230 rien qu'à Roissy. Ils étaient une centaine à la Défense. Le site d'informations routières Sytadin enregistrait lui 415 km de bouchons en Ile-de-France à 8h46, un engorgement "inhabituel" et très supérieur à la moyenne d'environ 335 km à la même heure.

"Nous attendons des gens de province et il y a des initiatives locales", a déclaré ce lundi Karim Asnoun (CGT-Taxis), qui espère "un succès" pour cette mobilisation. "La dernière fois où notre organisation a appelé à la mobilisation, en 2016, ça avait duré quatre jours et avait abouti à la loi Grandguillaume", a-t-il ajouté.

La préfecture de police de Paris avait prévenu dès samedi 18 mai que "des perturbations étaient à prévoir sur l'ensemble des itinéraires empruntés par les différentes professions représentées".

Les auto-écoles protestent contre leurs rivales internet

De leur côté, les auto-écoles visent deux pistes du rapport commandé par l'exécutif à la députée LREM Françoise Dumas (LREM) : l'agrément national des auto-écoles et la possibilité pour un candidat de s'inscrire lui-même directement à l'examen.

"Deux mesures qui favoriseraient les plateformes internet", nouvelles venues dans le secteur, selon Henda Ben Abdessalem, porte-parole d'un collectif d'auto-écoles appelant à manifester lundi. "Il y a un parti pris du gouvernement pour les écoles en ligne par rapport à celles de proximité", déplore Patrice Bessone, président du CNPA-Éducation routière, syndicat majoritaire.

Enfin, déjà mobilisés fin 2018 contre une réforme du financement des transports de santé, des ambulanciers sont appelés à se joindre au mouvement par l'Association de défense des transporteurs sanitaires (ADTS).

Les taxis veulent garder "leurs" couloirs de bus

"On a demandé à être reçu par le Premier ministre", a souligné Adil Karami de Sud-Taxis, assurant que cette journée constitue "un acte 1" rassemblant les trois professions et que "le gouvernement a intérêt à régler les problèmes le plus vite possible". Et d'ajouter: "Nous sommes déterminés parce que sinon on va au dépôt de bilan. On est menacé par l'uberisation".

La loi mobilité comme un rapport récent de l'IGAS demandé par la ministre des Transports Élisabeth Borne "prévoient de donner aux VTC les quelques droits des taxis, comme les couloirs de bus, les stations sur la voie publique, le conventionnement Sécurité sociale.., sans en supporter les contraintes", a déclaré pour sa part Karim Asnoun (CGT-Taxis).

Il reproche à la ministre de faire "la sourde oreille aux revendications et aux interrogations des syndicats de taxis alors qu'elle donne aux plateformes et à leurs actionnaires une place privilégiée".

Frédéric Bergé avec AFP