BFM Business
France

Pierre Moscovici demande à ce que "toute baisse d'impôts" soit "financée"

placeholder video
Dans une interview accordée à nos confrères du Parisien, le président de la Cour des comptes alerte sur la situation des finances publiques et appelle à "réformer les politiques publiques, afin qu'elles soient plus efficaces, plus justes et moins coûteuses".

"La dette française est extrêmement élevée et sa dynamique préoccupante". Dans Le Parisien ce mardi, Pierre Moscovici sonne une nouvelle fois l'alerte sur la situation des finances publiques. "Nous sommes l'un des pays de la zone euro où la dette dérive le plus. Ce n'est pas le type de leadership dont je rêve pour mon pays!", s'inquiète le président de la Cour des comptes.

Interrogé sur les 2 milliards de baisses d'impôts annoncées par Emmanuel Macron, Pierre Moscovici assure que "limiter la pression fiscale sur les classes moyennes ne saurait (le) choquer". "Mais, au regard de la situation de nos finances publiques, toute baisse d'impôts doit être financée", prévient-il.

"Nous sommes les champions de la dépense publique"

Si "la qualité de signature de la France est bonne" et que "les marchés financiers nous font confiance", celui qui préside le Haut Conseil des finances publiques estime que la France doit montrer sa "volonté de réduire sérieusement sa dette et son déficit dans la durée et pour cela maîtriser ses charges". "Nous sommes les champions de la dépense publique. Mais en face, la qualité de service public est-elle au rendez-vous?", questionne-t-il.

Il assure ne pas plaider "pour l'austérité ou pour faire des coups de rabot partout". "Mais là où cela ne fonctionne pas, il faut réformer les politiques publiques, afin qu'elles soient plus efficaces, plus justes et moins coûteuses".

"Tout ne peut pas reposer sur la dépense publique"

Le président de la Cour des comptes juge par ailleurs "optimistes" les prévisions du gouvernement en matière de croissance, d'inflation, de masse salariale ou de commerce extérieur. "Ce n'est pas hors d'atteinte, mais tabler sur un alignement des planètes me paraît être une approche audacieuse", juge-t-il, avant d'appeler à "une loi de programmation des finances publiques (...) ambitieuse sur les objectifs de désendettement et réaliste sur les moyens pour y parvenir".

Car "tout ne peut pas reposer sur la dépense publique", martèle Pierre Moscovici. Et de rappeler que la Cour des comptes préconise la mise en place "d'aides plus ciblées et temporaires" face à l'inflation. "Nous ne sommes plus dans le 'quoi qu'il en coûte' mais dans le 'ça coûte très cher'. Il faut tourner la page de la politique du chéquier", ajoute-t-il.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco