Le fisc vend des grands crus aux enchères, 1,8 million d'euros empochés

Romanée-Conti, Montrachet, Château Latour, Petrus: de jolies bouteilles étaient exposées dans la salle de Flore du Palais des Ducs de Dijon, ce week-end. Le fisc a procédé, via son Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), à la vente aux enchères de quelque 1400 grands crus, saisis par la justice auprès de criminels.
Amassant ainsi un joli pactole: 1,79 million d'euros, porté par quelques lots particulièrement prisés.
Ces bouteilles aux enchères regroupées en 200 lots "représentent les plus grands crus en particulier de Bourgogne et du Bordelais", appuyait avant la vente l'Agrasc.
Elle illustre la stratégie du fisc français visant à "garantir l’efficacité de la justice en alliant dépossession de biens issus des infractions et préservation de leur valorisation". Ainsi s'allient l'Agrasc et le Domaine (Direction Nationale d'Interventions Domaniales), chargé, lui, de la revente des biens.
Après les montres ou les Lamborghini
L'argent récolté sera attribué au budget de l'Etat et à différents fonds d'indemnisation de victimes.
Il s'agit, précise encore l'agence, "d'améliorer l'effectivité de la réponse pénale destinée à combattre la délinquance en privant ses auteurs du produit de leur crime et à réparer le préjudice subi par la collectivité nationale en versant le produit des biens vendus au budget de l'État et à des fonds destinés à indemniser les victimes ou à financer des actions d’intérêt général".
Le vin n'est pas le seul actif confisqué, et "mal acquis", à être mis en vente par l'Etat: ces derniers mois, des initiatives similaires ont permis de vendre des montres de luxe, ou encore une Lamborghini, estimée à 150.000 euros mais finalement adjugée à 227.000 euros.