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Gérard Larcher: "Il ne faut pas faire croire qu'à 62 ans, on aura une retraite à taux plein"

Interrogé pour savoir s'il serait favorable à ce que l'âge légal de départ soit repoussé à 63 ou 64 ans, Gérard Larcher a estimé sur Europe1 qu'"on n'est pas aux enchères".

Interrogé pour savoir s'il serait favorable à ce que l'âge légal de départ soit repoussé à 63 ou 64 ans, Gérard Larcher a estimé sur Europe1 qu'"on n'est pas aux enchères". - Geoffroy Van der Hasselt-AFP

"Il faudra toucher au paramètre de l'âge" légal de départ à la retraite et ne pas "faire croire qu'à 62 ans on aura une retraite à taux plein au même niveau qu'aujourd'hui", a estimé ce jeudi le président LR du Sénat Gérard Larcher.

Le président du Sénat met les pieds dans le plat à l'heure où le débat sur la réforme des retraites et l'âge légal de départ bat son plein. "Nous savons que le paramètre de l'âge, il faudra y toucher. Alors on y touche soit en parlant franchement aux Français - ce n'est pas tout à fait ce que j'ai entendu depuis 15 jours -, en disant qu'avec l'augmentation de l'espérance de vie, le paramètre de l'âge il faudra le toucher", a déclaré Gérard Larcher sur Europe 1.

"Je le dis aux partenaires sociaux: nous ne pourrons pas rester dans une réforme systémique ou dans tous les cas un système à points en faisant croire qu'à 62 ans on aura une retraite à taux plein au même niveau qu'aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Interrogé pour savoir s'il serait favorable à ce que l'âge légal de départ soit repoussé à 63 ou 64 ans, il a estimé qu'"on n'est pas aux enchères", mais dans un débat dans lequel "c'est le pouvoir de vivre" des Français qui compte.

Gérard Larcher favorable à la réindexation des retraites

Le président du Sénat a par ailleurs souhaité que les pensions de retraite soient réindexées sur l'inflation et que la question du financement de la dépendance soit "traitée sans la mêler à la question des retraites".

Le Premier ministre Édouard Philippe avait assuré à la mi-mars que la future réforme des retraites ne toucherait pas à l'âge légal de départ, fixé à 62 ans, tout en se disant ouvert à l'idée de "travailler plus longtemps" pour financer la prise en charge des personnes âgées en situation de dépendance.

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a, elle, dit ne "pas" être "hostile" à l'idée de retarder l'âge de départ en retraite, n'excluant pas de "proposer un allongement de la durée de travail". Mais face à la polémique née de ces propos, elle a assuré qu'"aucune modification de l'âge minimal de départ à la retraite n'est envisagée, ni sur la table des négociations que pilote le haut commissaire à la réforme des retraites", Jean-Paul Delevoye. Ce dernier a assuré que l'âge légal de départ "restera fixé à 62 ans" dans le cadre du système universel à points voulu par Emmanuel Macron.

Frédéric Bergé avec AFP