"Certificat de propriété" ou "carte grise" pour les vélos: les précisions du ministère des Transports

Il "n’y aura aucun document à porter sur soi!" par les cyclistes, mais les vélos devront être marqués par les vendeurs professionnels - FUB
Notre article sur une carte grise obligatoire pour les vélos a suscité sur les réseaux sociaux un débat passionné. Si dans notre titre, le terme "carte grise" pouvait porter à confusion, le texte du projet de loi dévoilé par le site Contexte évoquait bien un "certificat de propriété à produire" lors de la cession d'une bicyclette.


Après la réaction sur Twitter d'Elisabeth Borne, la ministre des Transports, ses services nous ont aidé à y voir plus clair dans le projet du gouvernement en la matière, sous la forme d'un question-réponse.
Y aura-t-il un fichier national unique et géré par l’État? (et non comme actuellement géré par des associations)?
"Le dispositif du marquage de vélo existe aujourd’hui de façon facultative, et le fichier est géré par des associations. Avec la généralisation progressive de ce dispositif, le gouvernement veut s’appuyer sur l’existant, qui fonctionne bien.
Le fichier national unique ne sera donc pas une base unique et gérée par l’Etat, il s’agira d’une agrégation des bases mises en œuvre et gérées par les associations et opérateurs de marquage agréés. Le travail est engagé pour définir les meilleurs contours à ce dispositif. Notre objectif est de simplifier le travail des forces de l’ordre ainsi que le processus de revente."
Les cyclistes devront-ils détenir un "certificat de propriété", qui constituera la preuve qu'il n'utilise pas un vélo volé?
"Non. Le certificat de propriété est un terme juridique pour indiquer que l’inscription de son vélo dans la base permettra d’en justifier la propriété lors de la revente. Cela peut prendre la forme d’un document électronique par exemple, mais il n’y aura aucun document physique de prévu. Là encore, c’est déjà ce qui existe avec les dispositifs de marquage existants."
Faudra-t-il, lors d'une revente, prouver que l’on est bien le propriétaire du vélo et mettre à jour ce fichier national ?
"Pour les vélos non marqués, rien ne change. Pour les vélos marqués, le vendeur ou donateur du vélo prouvera qu’il possède le vélo, grâce à son inscription dans le fichier qui permettra d’en certifier la propriété. À l’occasion de la vente, le fichier national sera en effet mis à jour pour permettre au nouveau propriétaire d’attester de sa propriété, et donc de revendre ensuite le vélo ou de signaler aux forces de l’ordre qu’il a été volé. L’opération de cession n’occasionnera pas de frais."
Cet enregistrement sera-t-il payant?
"L’Etat agréera des solutions de marquage, laissant place à l’innovation et à la concurrence. Le coût du marquage sera intégré dans le prix de vente du vélo. Il s’agit donc d’un effort de la filière vélo qui est fortement impliquée pour lutter contre le vol de vélos."
Ce document sera-t-il le titre de propriété d’un vélo comme la carte grise est le titre de propriété d’une automobile?
"Non. Il n’y aura aucune carte grise et pas le moindre document à posséder sur soi. Cela n'a rien à voir avec une carte grise (certificat d'immatriculation) qui est une autorisation de circuler du véhicule (Arrêté du 5 novembre 1984 relatif à l'immatriculation des véhicules). Le certificat de propriété, qui ne prendra pas la forme d’un document physique mais qui correspond à l’inscription du vélo dans le fichier, n’est utile que pour la revente ou déclarer son vélo volé.".
À terme, ce certificat sera-t-il obligatoire pour tous les vélos en circulation ?
"Non. Le marquage restera facultatif pour les vélos non vendus par un professionnel. Cependant, avec le marquage progressif des vélos neufs puis des vélos d’occasion vendus par des professionnels, une part croissante de vélos sera marquée, permettant aux forces de l’ordre de lutter contre les filières de recel et de restituer les vélos retrouvés à leur propriétaire".
Les vieux vélos, des vélos d’enfants seront-ils concernés ?
"Aujourd'hui 400.000 vélos sont volés tous les ans. Cela concerne toute la gamme de vélos, il est donc prévu que l’ensemble des vélos concernés par les vols soient traités de la même manière".
